Bouleau, aulne, noisetier, armoise, vulpin, flouve… Dans un coin du Parc floral de Paris, sont concentrées huit espèces d'arbres et dix plantes herbacées, toutes sélectionnées pour leurs propriétés allergisantes. Elles constituent le premier pollinarium sentinelle implanté en Île-de-France.
Ce type de jardin rassemblant les principales espèces végétales à pollen allergisant d’une région permet une détection précoce des émissions de ces arbres et plantes afin d’alerter les personnes allergiques avant l'apparition des premiers symptômes. Elles peuvent ainsi démarrer leur traitement et l'arrêter dès la fin de l'émission des pollens.
« Les informations issues du pollinarium sont également précieuses pour les médecins allergologues pour conforter un diagnostic et envisager un projet thérapeutique adapté », explique la mairie de Paris, dont les Directions de la santé publique (DSP) et des espaces verts et de l’environnement (DEVE) ont collaboré avec l’Association des pollinariums sentinelles de France (APSF).
Déjà 15 pollinariums sur le territoire
Le pollinarium parisien est le 16e à ouvrir dans le pays, ses prédécesseurs étant tous implantés dans l'ouest de la France métropolitaine. Le premier a été expérimenté à Nantes de 2003 à 2011 sous l'impulsion de médecins allergologues soucieux d'obtenir une information en temps réel des émissions de pollens.
À Paris, les espèces intégrées ont été collectées dans un rayon de 20 à 50 km autour de la capitale. Le dispositif doit permettre d’anticiper l'arrivée des grains dès les premières émissions, soit deux à trois semaines avant leur diffusion générale dans l'air de la capitale, et d'en informer la population. Il complète la surveillance de la concentration des pollens dans l'air ambiant mise en place depuis 25 ans dans la capitale grâce à un capteur situé sur le toit de l'Institut Pasteur.
Pour repérer les pollens, les jardiniers du parc viennent tapoter chaque matin les inflorescences de chaque plant. « Ils regardent s'il y a un début ou une fin d'émission de pollens et renseignent une interface numérique avant 12 heures », explique Emmanuelle Boulvert, ingénieure à la DSP de Paris. Un message est ensuite envoyé vers 17 heures à tous les abonnés de la lettre d'information www.alertepollens.org. « Le pollinarium va permettre de savoir exactement à quel pollen on est allergique et de réduire la durée des traitements », ajoute-t-elle.
Pour Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris chargée de la santé, l'objectif est avant tout d'aider les Franciliens à se traiter préventivement pour diminuer les symptômes. « On a déjà 30 % d'adultes allergiques aujourd'hui en France. On sait qu'on risque d'arriver à 50 % en 2050 et l'objectif est d'inverser cette tendance », plaide-t-elle.
À Paris, la pollution de l'air liée au trafic routier, facteur important d'allergies, démultiplie l'effet des allergies dues aux essences végétales. « C'est très important d'agir sur ces deux facteurs, en particulier près du périphérique où l'on a 11 % d'enfants en plus qui sont asthmatiques », précise l'élue. Le changement climatique rend par ailleurs l'arrivée des pollens plus précoce. « On a des épisodes plus longs et des charges polliniques plus importantes », souligne Marie Gantois de la DEVE.
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