Alors que l'activité chirurgicale va commencer à reprendre après la déprogrammation massive imposée par la vague épidémique, la Société française d'anesthésie réanimation (SFAR) et la Société française de pharmacologie clinique (SFPC) ont lancé lundi 27 avril une enquête auprès de leurs membres. L'objectif est d'évaluer les besoins de chaque établissement en médicaments d'anesthésie : midazolam, propofol, atracurium, cisatracurium et rocuronium.
Ces cinq médicaments font en effet l'objet de tensions d’approvisionnement au niveau mondial depuis le début de l'épidémie de Covid-19, et l'afflux de patients en réanimation. Depuis lundi, c'est le ministère de la Santé qui gère directement l'achat et la redistribution de ces cinq molécules, dans la limite de 5 jours de stock. Ce mécanisme pensé pour éviter la rupture de stock sur le territoire français inquiète les sociétés savantes, qui constatent que le mécanisme de répartition est « basé essentiellement sur le nombre de lits de réanimation (Covid et non Covid) sans tenir compte actuellement de l’activité d'anesthésie ».
Reprise progressive de l'activité chirurgicale
Afin de prendre en compte le volet anesthésie qui va croître avec les futures reprises progressives d’activités chirurgicales, la SFPC et la SFAR souhaitent prendre en compte le ratio des besoins en médicaments entre anesthésie et réanimation pour chaque établissement, privé ou public, qu’il ait ou non une activité de réanimation.
« Au début du plan, nous avons restreint les activités chirurgicales à la cancérologie et aux urgences vitales, explique le Pr Alain Mercat, chef du département de réanimation médicale et médecine Hyperbare du CHU d’Angers, et président du réseau européen de recherche en ventilation artificielle. Cela fait six semaines que l'on repousse les opérations non vitales. Maintenant il faut les faire, et on a besoin de ces médicaments. Par exemple, un patient atteint d'un cancer de la prostate et en rétention urinaire peut attendre son opération, mais après 6 semaines de sondage, le risque infectieux devient de plus en plus important. »
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?