L'Institut national du cancer (INCa) vient de publier le second volet d'une vaste enquête médico-économique sur la généralisation du dépistage du cancer du col de l'utérus.
Thème majeur du Plan cancer 2014-2019, le cancer du col de l'utérus touche plus de 3 000 femmes chaque année en France et environ 1 100 patientes en meurent. Or, on estime qu'un dépistage régulier permettrait d'éviter 90 % de ces cancers. L'INCa a donc inscrit dans ses objectifs prioritaires la généralisation du dépistage du cancer du col de l'utérus – à l'heure actuelle majoritairement individuel – afin de faire baisser son incidence et sa mortalité de 30 % à 10 ans.
Le premier volet de cette enquête médico-économique, publié en janvier 2016, avait pour objectif d'« identifier les différentes options de dépistage du cancer du col de l’utérus susceptibles d’être mises en œuvre » et de « caractériser les inégalités d'accès au dépistage constatées parmi certaines sous-populations de femmes ».
L'efficience des différents dépistages
Ce second rapport évalue « l’efficience des différentes modalités de dépistage organisé possibles » pour les femmes âgées de 25 à 65 ans, en tenant compte « du contexte actuel, des enseignements tirés des expérimentations nationales, des alternatives possibles et des évolutions démographiques attendues, autant auprès des femmes qu’auprès des professionnels de santé ».
Les interventions comparées incluaient le dépistage spontané fondé sur un frottis cervico-utérin (FCU) triennal et plusieurs modalités de dépistage organisées, avec invitation/relance des femmes non participantes fondées sur le FCU tous les 3 ans, le test HPV tous les 3, 5 et 10 ans (femmes de plus de 35 ans), ainsi que le double marquage immunohistochimique (p16/Ki67) en dépistage primaire ou en confirmation.
Il ressort de ce deuxième volet que la mise en place d'un programme national de dépistage organisé du cancer du col de l'utérus apporterait une amélioration de la situation actuelle (dépistage spontané) pour les cancers évités, la survie et la survie ajustée pour la qualité de vie des femmes, et permettrait d'atteindre l'objectif de réduction de l'incidence et de la mortalité de 30 % à 10 ans.
Un système d'invitation/relance des femmes non participantes
Selon l'INCa, ce programme national devrait se fonder sur un système d'invitations/relances des femmes non spontanément participantes au dépistage, un suivi des femmes dépistées positives par les structures de gestion des dépistages organisés des cancers, et un recours au FCU en dépistage primaire.
L'INCa préconise également qu'à terme, le test HPV puisse être utilisé en dépistage primaire, ce que les contraintes du calendrier actuel de réduction de l'incidence et de la mortalité à 10 ans, ainsi que les prérequis pour une telle utilisation – non satisfaits à ce jour – ne permettent pas. Pour l'institut, « une stratégie fondée sur un test HPV tous les 5 ans et (...) sur les âges de dépistage (35, 40, 45, 50, 55, 60 et 65 ans) pourrait faciliter la diversification des préleveurs et améliorer la participation des femmes ».
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