Les craintes liées au traitement d'un cancer du sein peuvent induire des effets secondaires plus importants, une moins bonne qualité de vie et une réduction du taux d'adhésion au traitement. C'est ce que révèle une étude allemande dont les résultats viennent d'être publiés dans la revue « Annals of Oncology ». L'étude a porté sur 111 femmes opérées d'un cancer du sein participant à un essai clinique à l'université de Marburg, en Allemagne.
Les patientes les plus inquiètes ont le plus faible taux d'adhésion au traitement
Juste avant de commencer une hormonothérapie utilisant du tamoxifène ou des anti-aromatases, les chercheurs ont demandé aux patientes si elles s'attendaient à des effets secondaires. Ils ont découvert que les 29 % qui redoutaient des effets importants montraient, deux ans plus tard, la moins bonne qualité de vie et le taux d’adhésion au traitement le plus faible.
À l'inverse, celles qui n'escomptaient aucun effet secondaire (8 %) ou s'attendaient à des effets modérés (63 %) respectaient mieux le traitement et rapportaient moins d'inconvénients deux ans après.
Le poids des facteurs psychologiques
Les principaux effets indésirables de l'hormonothérapie et relevés dans l'étude sont des douleurs articulaires (71 %), un gain de poids (53 %) et des bouffées de chaleur (47 %). Mais d'autres symptômes sont également rapportés par les patientes qui ne peuvent être directement attribuées au traitement tels des maux de dos (31 %), problèmes respiratoires (28 %) et vertiges (26 %). « Ce qui alimente l'idée que les facteurs psychologiques, et notamment les appréhensions relatives au traitement, jouent un rôle significatif dans la façon dont sont supportés les effets indésirables, souligne le Pr Yvonne Nestoriuc, spécialiste en médecine psychosomatique et en psychothérapie, qui a dirigé l'étude. Nos résultats montrent que les anticipations constituent un facteur cliniquement pertinent qui influence le résultat à long terme de l'hormonothérapie. »
Elle reconnaît toutefois l'existence de limites à son étude, comme le fait que 40 % des patientes qui auraient pu participer à l'essai y ont renoncé, probablement parce qu'elles avaient déjà des « attentes négatives » vis-à-vis de l'hormonothérapie.
Mais elle estime qu'une modification des attentes par le biais de psychologues avant le début du traitement pourrait améliorer les résultats de l'hormonothérapie et mène actuellement un nouvel essai pour déterminer l'efficacité de ce type de stratégie.
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