Cancer du sein : trop peu de femmes participent au dépistage organisé

Par
Publié le 02/05/2024

Moins d’une femme sur deux a participé au dépistage organisé du cancer du sein en 2022-2023, une baisse qui touche presque toutes les régions et les tranches d’âge. Santé publique France rappelle l’importance de détecter les tumeurs au stade précoce.

Crédit photo : BURGER / PHANIE

Seulement 46,5 % des femmes âgées de 50 à 74 ans ont participé au programme de dépistage organisé du cancer du sein en 2022-2023, un taux en baisse par rapport à la période 2021-2022 (47,7 %), déplore Santé publique France qui publie de nouvelles données, ce 2 mai.

Avec près de 60 000 nouveaux cas et 12 000 décès par an, le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme en France et la première cause de décès par cancer. Le programme national de dépistage organisé du cancer du sein invite tous les deux ans les femmes âgées de 50 à 74 ans (sans symptôme ni autre facteur de risque que l’âge) à effectuer une mammographie de dépistage, complétée par un examen clinique des seins, soit une population cible de près de 10 millions de femmes. L’enjeu : détecter un cancer à un stade précoce. Aux États-Unis, l’U.S. Preventive Services Task Force vient même de préconiser d’avancer le début du dépistage organisé à 40 ans, les cancers augmentant de plus en plus chez les femmes jeunes.

Une diminution du taux de participation depuis 2011-2012

Pour la période 2022-2023, ce sont donc 5 045 065 Françaises qui ont réalisé une mammographie de dépistage organisé (46,5 %) ; une baisse sur les deux années, même si la participation de 2023 est supérieure (48,2 %, avec 2,6 millions de femmes) à celle de 2022 (44,8 %) grâce à une densification des invitations. Les taux de participation sont les plus élevés en Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Bretagne (54 %) et les plus bas sont observés en Guyane (15,7 %), Corse (30,4 %) et Paca (36,2 %). À noter : une hausse notable dans les Hauts-de-France (48,5 %), alors que les taux sont stables ou en baisse dans les autres régions.

Cette inflexion s’inscrit dans une tendance à la baisse amorcée en 2012, après une augmentation de la participation depuis 2005 jusqu’à un pic à 52,3 % en 2011-2012 (encore loin de la cible européenne de 70 %). L’épidémie de Covid, qui s’est traduit par un arrêt des invitations par les Centres régionaux de coordination de dépistage des cancers (CRCDC), a marqué un coup d’arrêt. Trois ans après, « le cycle des invitations reste perturbé », lit-on. Même si elles sont envoyées en nombre, des décalages dans le cycle d’invitation persistent, et les délais dans la prise de rendez-vous auprès des cabinets de radiologie et donc dans la réalisation de mammographie peinent à se réduire. Ces répercussions en partie liées au Covid devraient perdurer jusqu’à la fin de cette année, considère SPF, d’autant que depuis le 1er janvier 2024, l’Assurance-maladie a repris les invitations et relances jusque-là assurées par les CRCDC.

Des taux de détection du cancer en augmentation

En revanche, le taux de détection de cancer est en augmentation régulière, en cohérence avec l’augmentation observée de l’incidence du cancer du sein en population générale, et grâce à l’amélioration des pratiques de dépistage. Les taux de détection sont les plus élevés dans les Hauts-de-France, et plus faibles dans les Drom, en lien avec les taux d’incidence observés dans ces régions.

Alors que six cancers du sein sur 10 sont diagnostiqués à un stade précoce, Santé publique France rappelle l’importance du dépistage organisé, pour détecter tôt une éventuelle anomalie, limiter les traitements et augmenter les chances de rémission.


Source : lequotidiendumedecin.fr