« Travailler main dans la main entre établissements privés et publics est aujourd’hui une nécessité », estiment le Dr François Goupil et le Dr Olivier Dupuis, présidents des commissions médicales de l'hôpital du Mans et de la clinique Victor Hugo (groupe Elsan).
Les deux établissements ont décidé de se regrouper sur un même site avec le centre privé de lutte contre le cancer Jean Bernard pour donner naissance au centre de cancérologie de la Sarthe (CCS). Objectif : unir leurs forces pour mieux soigner en dehors de la chirurgie (consultations, hospitalisations, radiothérapie, médecine nucléaire, imagerie médicale, laboratoire de biologie, soins de support) et accompagner les patients atteints de cancer mais aussi renforcer l’offre médicale de proximité. Ce partenariat public-privé permet d’accueillir davantage de patients dans un département considéré comme l’un des plus grands déserts médicaux de France (97e sur 103 en termes de densité médicale). D’ici la fin de l’année, le nouveau centre de cancérologie espère accueillir plus de 5 000 nouveaux patients. Sa sortie de terre a réclamé un investissement de 78 millions d'euros, dont 20 millions en provenance de l'ARS Pays de la Loire.
Début octobre, à l'occasion de l'inauguration, Patricia Tassin, directrice de la clinique Victor Hugo, a communiqué quelques chiffres : 2 000 personnes traitées en radiothérapie, 40 000 consultations, 17 000 séances de chimiothérapie, 17 000 actes de médecine nucléaire réalisés et 1 500 patients hospitalisés depuis le début de l'année.
Dans ces nouveaux bâtiments de 22 000 m², les patients peuvent désormais bénéficier d’une prise en charge complète (75 lits d’hospitalisation complète, 64 places d’hospitalisation de jour) et d’un parcours de soins simplifié. Le centre emploie 400 personnes. Cinquante médecins y exercent.
Plateau technique de pointe
Il n’est plus nécessaire de se déplacer d'un établissement à l'autre - qui collaboraient déjà étroitement - pour une consultation, un traitement par radiothérapie, une scintigraphie ou une séance de chimiothérapie. Autre avantage de ce partenariat public-privé : « une mutualisation complète des équipes de la pharmacie, de la médecine nucléaire, du brancardage et de l’accueil », précise le centre, qui annonce la création d'une unité commune d’hospitalisation de huit lits.
Dans la nouvelle structure existe désormais au sein du service de chimiothérapie ambulatoire une unité de reconstitution des cytotoxiques (URC) commune. Depuis l’ouverture, elle prépare 4 500 poches de chimiothérapie par mois.
Le CCS est aussi doté d’un plateau technique de pointe équipé notamment d’un Cyberknife®, dont 250 patients ont bénéficié en 2023.
À terme, le centre ambitionne de s'investir dans la recherche clinique via un groupement de coopération sanitaire (GCS), « afin de grouper les essais et multiplier les inclusions pour faire bénéficier aux patients des plus récentes avancées thérapeutiques », indique le Dr Yoann Pointreau, spécialiste en oncologie radiothérapie.
Autre projet dans les tuyaux : la création d’un fonds de dotation commun pour la Maison des patients qui accueillera des soins de support, à proximité du centre.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?