La semaine de sensibilisation aux cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS), organisée par l'European Head and Neck Society (EHNS) (1), se déroule cette année du 20 au 24 septembre. L'occasion d'informer la population et les médecins sur ces cancers méconnus.
Cinquième cancer le plus fréquent en France, les cancers de la sphère ORL − aussi appelés tête et cou − touchent plus de 15 000 nouveaux patients par an. Seul un Français sur quatre en a déjà entendu parler, contre 90 % pour le cancer du sein, selon un sondage (2) mené pour le laboratoire MSD France.
Cancers ORL, VADS, tête et cou… leur définition doit être clarifiée lorsqu’on évoque le sujet. Les cancers tête et cou regroupent tous types de cancers (muqueuses, glandes salivaires, thyroïde, peau). En revanche, les cancers ORL ou des VADS désignent ceux qui touchent le pharynx, le larynx, la cavité buccale, le nez et les sinus.
Un film diffusé sur les réseaux sociaux
Pour mettre en lumière ces cancers auprès du grand public et favoriser un diagnostic précoce, MSD France, en partenariat avec l’association de patients Corasso et l’EHNS, s'est inscrit dans la campagne européenne baptisée « Make Sense » (3). Un film, qui met en scène un père de famille se plaignant de maux de gorge persistants, est diffusé sur les réseaux sociaux. Un message de sensibilisation aux symptômes que reprend le slogan de la campagne : « Cancers de la tête et du cou : pour les faire taire, écoutez-vous ! ». Autre opération, « Les cancers ORL, on les écharpe », invite chacun à participer sur les réseaux sous le hashtag #OnLesEcharpe.
De fait, les premiers signes d'alerte devraient être mieux identifiés. « Si un patient présente un symptôme lié aux cancers ORL pendant plus de trois semaines (aphte ou langue douloureuse, mal de gorge, enrouement persistant, difficulté ou douleur en avalant, ganglion au niveau du cou, narine bouchée ou saignement de nez), il est recommandé de l’orienter vers un médecin ou un spécialiste. Quand la prise en charge est précoce, les traitements sont moins lourds et le pronostic est meilleur », souligne la Pr Béatrix Barry, vice-présidente de la Société française de carcinologie cervico-faciale (SFCCF).
Un déficit de connaissances
En France, 80 % des cancers tête et cou sont des carcinomes épidermoïdes : ces tumeurs malignes qui naissent dans les cellules squameuses (kératinocytes) de la peau. Ces cancers sont, le plus souvent, diagnostiqués chez des hommes fumeurs ayant 65 ans en moyenne. Mais, ils sont en augmentation chez les femmes, dont la consommation de tabac et d’alcool est à la hausse.
Contrairement aux idées reçues, tabac et alcool ne sont pas les seules causes des cancers tête et cou. « Le papillomavirus humain (HPV) est un autre facteur pouvant expliquer leur survenue. En France, près de 40 % des cancers de l'amygdale sont dus à une infection par le HPV. Dans ce cas, le diagnostic s'effectue en moyenne vers 55 ans », note la Pr Barry. Beaucoup plus rares que les carcinomes épidermoïdes, d'autres types de cancers touchent notamment les glandes salivaires et les tissus durs (os ou cartilage du nez et des oreilles…).
Selon le sondage MSD France, un médecin généraliste sur deux est bien informé sur les cancers tête et cou. « Les médecins généralistes sont au centre de la prise en charge des patients et ont ainsi un rôle important à jouer au moment du dépistage et de leur suivi, souligne la Pr Barry. Mais pour cela, ils ont besoin d’un accompagnement spécifique sur ces tumeurs. Nous devons leur donner des clés utiles pour leur pratique ».
(1) L'EHNS est une association internationale à but non lucratif basée en Belgique. Elle est composée de sociétés nationales et multinationales et de groupes d'étude associés axés sur la recherche, la formation et le traitement du cancer de la tête et du cou en Europe.
(2) Sondage Ipsos réalisé en juin 2021 pour MSD France sur les cancers ORL auprès de 1 002 Français et 203 professionnels de santé (103 médecins généralistes et 100 dentistes).
(3) https://makesensecampaign.eu
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