Spécialiste de la sociologie des organisations à Sciences Po, Patrick Castel s’est penché, à l’occasion d’une récente table ronde organisée par Unicancer, sur la notion d’attractivité en santé. Son verdict est sans appel : « On vit dans la crise du travail, dans la perte de sens. C’est particulièrement frappant chez les soignants ».
Comme dans les cliniques et hôpitaux publics, les 20 centres de lutte contre le cancer représentés par la fédération souffrent de pénurie médicale. Tout est donc fait pour libérer du temps aux équipes. « Pour se recentrer sur leur cœur de métier, il est nécessaire que les médecins acceptent de confier leurs tâches à des professionnels qui exercent de nouveaux métiers, comme les coordonnateurs de parcours de santé, les infirmiers en pratique avancée ou les assistants médicaux ayant un niveau master », insiste le Pr Yvon Berland, président honoraire de la faculté d’Aix-Marseille.
Préserver l’équilibre personnel
La fédération phosphore aussi sur la façon de répondre au souhait des jeunes générations d’un meilleur équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Service par service, les établissements gardent un œil affûté sur l’organisation du travail, l’anticipation des moments de repos et les besoins en personnel.
Côté paramédicaux, la fédération mise sur la valorisation par les diplômes via un programme d’accompagnement qui donne la possibilité aux soignants de pousser leurs études universitaires. Côté médecins, le tutorat est privilégié. « Pour nous, il est important d’identifier les potentiels des jeunes pour les accompagner vers des fonctions à responsabilité afin de les fidéliser », confirme Nicole Bouwyn, directrice des ressources humaines à Unicancer.
Enfin, la qualité de vie au travail comme l’égalité professionnelle sont recherchées. « Il s’agit d’assurer de bonnes conditions de travail en sécurité, de prévenir les risques psychosociaux et les comportements sexistes, de favoriser un management participatif », conclut Nicole Bouwyn.
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