«Encore faut-il s’assurer qu’il s’agit bien d’un ganglion », rappelle le Pr Judith Landman-Parker (hôpital Trousseau, Paris). Suivant la localisation, les diagnostics différentiels sont un kyste du tractus thyréoglosse, un kyste branchial, un kyste dermoïde, une tumeur parotidienne ou salivaire, un lymphangiome kystique. En cas de doute, le premier examen à prescrire est une échographie.
S’il s’agit bien d’un ou de plusieurs ganglions, le contexte permet généralement d’orienter le diagnostic. Il faut toujours s’attacher à préciser et noter lors du premier examen le nombre de ganglions, leur taille et leurs caractéristiques : mobilité ou fixité, indolence, aspect inflammatoire.
Les examens complémentaires de première intention sont NFS, VS ou CRP, sérologies EBV et toxoplasmose, radiographie du thorax. « En pratique, le médecin doit éviter deux écueils, souligne le Pr Landman-Parker : une banalisation excessive et la multiplication de biopsies inutiles ». Lorsque le bilan clinique et biologique ne permet pas de poser le diagnostic ou devant des ganglions de taille supérieure à 3 cm et durs ou en cas de persistance plus de 4 à 6 semaines ou d’augmentation du volume en deux semaines, la cytoponction ganglionnaire est un examen simple qui permet une orientation rapide.
Elle se fait en ambulatoire avec un patch EMLA et un masque de MEOPA, à l’aiguille fine, avec étalement du prélèvement et analyse cytologique.
Le diagnostic le plus fréquent est une adénite réactionnelle non spécifique, mononucléose infectieuse, toxoplasmose. Viennent ensuite les adénites purulentes décapitées par une antibiothérapie courte, des adénites granulomateuses (mycobactéries, BK, maladie des griffes du chat).
La biopsie n’est indiquée qu’en cas de suspicion de pathologie maligne. Les étiologies les plus fréquentes sont les lymphomes non hodgkinien, qui représentent 12 % des cancers de l’enfant de moins de 15 ans, la leucémie aiguë lymphoblastique, le lymphome de Hodgkin (30 % des tumeurs de l’adolescent), les métastases ganglionnaires.
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