La Pr Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer (INCa) a souligné la mise en place d’un groupe dédié à la recherche clinique pour les enfants, la labellisation de 6 centres d’essais cliniques de phase précoce (CLIP), et le financement d’un programme de séquençage du génome pour les enfants dont la tumeur échappe aux traitements. Par ailleurs, les équipes françaises sont engagées dans l’International cancer génome consortium (ICGC) pour travailler sur le séquençage de 3 tumeurs pédiatriques.
Lancement de nombreuses études
Le 3e plan fait de l’accès au dépistage une priorité. Beaucoup d’études ou d’expérimentations ont été lancées, sur le cancer de l’utérus (étude médico-économique sur les stratégies d’invitation au dépistage, élaboration de recommandations de la prise en charge après détection d’une anomalie, étude épidémiologique sur les effets secondaires de la vaccination anti HPV), le cancer du sein (stratégie précisée selon le niveau de risque), les cancers bronchopulmonaires (expérimentation du dépistage par scanner thoracique non injecté faiblement dosé), les cancers du poumon. La chimiothérapie orale a été encouragée par l’instauration de projets d’éducation thérapeutique et d’une recommandation pour les professionnels de santé. L’expérimentation d’infirmiers de coordination en cancérologie a pris une nouvelle ampleur, avec 45 équipes engagées (au lieu de 35), notamment en ville.
Au chapitre de l’accompagnement du malade, les conditions d’ouverture des droits aux indemnités journalières ont été assouplies. Six actes de reconstruction mammaire ont été revalorisés (pour un financement supplémentaire de 2 millions d’euros par an), et deux nouvelles techniques de symétrisation mammaire et de reconstruction du sein par lambeau sont prises en charge par l’assurance-maladie pour les femmes ayant subi une chirurgie à la suite d’un cancer.
En revanche, l’identification des cancers d’origine professionnelle en vue de leur reconnaissance comme maladie professionnelle obtient un carton rouge, sanctionnant un retard majeur.
Dépistage organisé du cancer du col : des résultats encourageants
Un programme expérimental de dépistage organisé a été mis en place entre 2010 et 2012 dans 13 départements, sur le modèle de ce qui est réalisé en Alsace depuis 1994. Ce dernier consiste à n’inciter au dépistage par frottis que les femmes âgées de 25 à 65 ans n’ayant pas fait de frottis depuis au moins trois ans et à recueillir les données sur la totalité des femmes ayant fait un frottis dans le cadre d’un dépistage individuel ou après incitation. Toutes les femmes ayant un frottis anormal sont également recontactées. La population cible est définie à partir des fichiers de l’Assurance-maladie, avec des recoupements notamment avec les données des anatomopathologistes.
Le taux de couverture sur trois ans a été de 61,7 %, dont 13,2 % attribuables au dépistage organisé. Concrètement, quelque 280 000 femmes ont fait un frottis dont elles n’auraient pas bénéficié sans le programme de relance.
En Alsace, comme dans le département pilote de l’Isère, grâce à cette organisation, le taux de couverture du dépistage sur une période de trois ans est de plus de 70 %. Les treize sites expérimentaux constituent désormais une base de travail pour le comité de pilotage travaillant à la mise en place du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, espérée en France pour 2017.
Premier bilan du Programme AcSé
L’Institut national du cancer (INCa) a dressé un premier bilan du programme AcSé lancé en 2013 pour permettre l’accès précoce et sécurisé à des thérapies ciblées en dehors des indications validées dans le cadre de l’AMM. L’idée du programme AcSé est d’évaluer l’intérêt d’ouvrir les indications de prescription de ces médicaments innovants à d’autres cancers, en se basant sur le « profil génétique » de la tumeur. Dans le cadre du premier essai portant sur le crizotinib, 4 000 patients ont pu bénéficier d’une analyse de leur tumeur et une centaine a reçu la molécule. Un deuxième essai vient d’être lancé sur le vemurafenib. Il vise à évaluer l’efficacité et la tolérance du vemurafenib auprès d’environ 500 patients atteints de divers types de cancer, ayant comme point commun de présenter une altération génétique (la mutation V 600 du gène BRAF). Jusqu’à présent, le vemurafenib (Zelboraf) n’était prescrit qu’aux patients adultes atteints d’un mélanome, porteurs de cette mutation. Grâce au programme AcSé, des patients en échec thérapeutique atteints d’une dizaine d’autres types de cancers porteurs de cette mutation pourront accéder à ce traitement.
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