L’enquête Harris Interactive illustre la culture parcellaire des Français en matière de cancers du sang. Ainsi, si la plupart savent que la leucémie en est un, 5 % seulement en connaissent d’autres.
Un tiers les considère comme des maladies rares. Les symptômes, fatigue, hématomes et perte de poids, sont en revanche plutôt bien identifiés. Plusieurs facteurs contribuent à ces faibles « performances ». Les cancers du sang regroupent plus de 100 maladies différentes, ce qui les place certes au 5e rang des cancers en termes de fréquence, mais entretient l’ignorance. Ils peuvent toucher les cellules du sang ou les tissus qui les fabriquent, moelle osseuse ou système lymphatique. « Les leucémies et les myélomes commencent dans la moelle osseuse, qui donne naissance aux lignées lymphoïdes (à l’origine des différents types de lymphocytes) et myéloïdes (précurseurs des autres globules blancs, des rouges et des plaquettes) », rappelle le Dr Sylvain Choquet, service d’hématologie clinique à la Pitié-Salpêtrière (Paris).
Survie à 5 ans
S’agissant des cancers lymphoïdes, ils diffèrent selon la lignée touchée (T, B, etc.) ou leur caractère aigu ou chronique. « Le rôle de l’environnement, radiations ionisantes, virus et chromosomes, dans le déterminisme de chacune de ces maladies est encore une énigme », regrette le Pr Xavier Troussard, chef du service d’hématologie biologique au CHU de Caen. Par ailleurs, la survie à 5 ans est éminemment différente d’un cancer à l’autre : 21 % pour la leucémie aiguë myéloïde, la grande majorité des leucémies aiguës de l’adulte (10 % des hémopathies malignes), près de 50 % pour les myélomes multiples et du manteau (45 % des hémopathies malignes) et plus de 75 % pour les Hodgkin et leucémies myéloïdes chroniques. Les traitements enfin ont beaucoup évolué depuis quelques années, de la chimiothérapie aux thérapies ciblées, pour certaines hémopathies malignes, chacune ayant un traitement spécifique ; une des voies d’avenir, destinée à un public de patients plus étendu, étant celle de l’immunothérapie. Ces cancers « liquides » étant d’emblée généralisés et inaccessibles à la chirurgie. Pour y voir plus clair, le médecin généraliste est le relais d’information plébiscité par les familles.
* Enquête réalisée en ligne du 1er au 3 mars 2016 sur un échantillon de 998 Français
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