« L’offensive » se confirme. Après les nouvelles ambitions dévoilées dans un document d’orientation de 120 pages, en amont de son 39e congrès du 4 au 6 juin prochains à Bordeaux, la Mutualité Française a clairement affirmé, lors de l’inauguration de l’Institut de cancérologie Daniel Hollard à Grenoble, son intention d’étendre son parc d’établissements de soins, sur tout le territoire français. En l’absence de son président Jean-Pierre Davant, c’est Francis Contis, président de l’Union Mutualiste de Gestion des Etablissements du Grand Lyon et Jean-Jacques Monteil, président du directoire du Groupe Hospitalier de la Mutualité Française (GHMF) qui ont évoqué, cette nouvelle stratégie.
Constitué sous la forme d’un Groupement d’Intérêt économique (GIE), le GHMF a engagé un tour de table,qui vise 100 millions d’euros au minimum d’ici à la fin 2009, pour créer un fonds de développement et mettre en uvre sa stratégie de rachat de cliniques privées. Déjà très présent en Rhône-Alpes, mais également dans le nord-ouest, le GHMF souhaite se développer du côté des métropoles du centre, de la région Paca et du sud-ouest de la France. En dépit de la crise financière et du désistement de groupe étrangers, Francis Contis a affirmé que des banques et des mutuelles s’étaient déjà déclarées partantes. « L’idée étant que les mutuelles qui ont d’ailleurs déjà participé aux financements et rachats d’établissements en région Rhône-Alpes, restent majoritaires par leurs apports à ce fonds » a-t-il tenu à préciser.
8 à 10 grands projets
Le GHMF qui rassemble 29 établissements MCO (Médecine chirurgie obstétrique), lesquels génèrent 600 millions de chiffre d’affaires et constituent le deuxième opérateur MCO national du secteur privé, ambitionne de réunir 10% du parc hospitalier national d’ici à dix ans. Actuellement 8 à 10 grands projets de rachats d’établissements en France seraient sur les rails. Bien que les noms de cliniques actuellement sous la coupe de Vitalia et Capio aient déjà circulé, les deux groupes ont formellement démenti vouloir vendre.
De son côté, Jean-Jacques Monteil a insisté sur le fait que l’objectif de la Mutualité n’était pas « de placer du capital, mais bien de développer une offre de soins sur le territoire ». À ce titre, les représentants de la mutualité ont salué la création des Établissements de santé privés d’intérêt collectif, voté par les députés dans le cadre de l’examen de la loi « Hôpital, patients, santé et Territoire », ainsi que les facilitations annoncées, à la création des Groupements de Coopération Sanitaire. Pour ce qui est de la région lyonnaise, la mutualité « compte bien utiliser les ressources de la loi pour développer des projets médicaux et une fongibilité des équipes avec les Hospices Civils de Lyon » a indiqué Francis Contis.
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