UN APÉRITIF bien pensé pourrait-il réaliser une prévention de certains cancers ? Extrapolation fantaisiste de deux études présentées au congrès annuel de l’Association américaine pour la recherche sur le cancer. Cet apéritif devrait comporter des pistaches et de la bière.
En ce qui concerne les pistaches, l’équipe texane de Ladia M. Hernandez (Houston) leur attribue des propriétés préventives sur le cancer pulmonaire. Leur étude menée auprès de 36 volontaires s’est fondée sur des faits biologiques. La vitamine E procure une certaine protection contre des cancers. Des apports alimentaires élevés de gamma tocophérol, l’une de ses formes, pourraient donc offrir cette activité antitumorale. Or la pistache représente une excellente source de gamma tocophérol. Selon diverses études épidémiologiques, elle aurait d’ores et déjà une action préventive contre le cancer de la prostate.
C’est ainsi qu’a été mis sur pied un essai clinique contrôlé sur 6 semaines. Les 36 participants ont été scindés en deux groupes, dont l’un servait de témoin. Tous ont d’abord été suivis pendant deux semaines au plan biologique. Puis le groupe d’intervention a reçu pendant 4 semaines, 68 grammes par jour de pistaches. Les investigateurs ont constaté une élévation significative du taux de gamma tocophérol dans le groupe d’intervention dès la 3e semaine de l’essai. Elle s’est maintenue jusqu’à la 6e semaine. L’avantage concluent les chercheurs est que cette prévention peut être réalisée sans modifier l’IMC.
Quant à évoquer la bière, Il s’agit plutôt de l’un de ses composants, le houblon. Cette plante contient du xanthohumol (flavonoïde d’origine végétale) susceptible de bloquer les effets de la testostérone. On le voit, il s’agirait ici de prévenir le cancer de la prostate. Il est connu que ce flavonoïde peut bloquer les récepteurs aux estrogènes. Comme les récepteurs à la testostérone fonctionnent sur le même principe, Clarissa Gerhauser et coll. (Heidelberg, Allemagne) ont réalisé des essais in vitro.
L’équipe a mis des cellules prostatiques cancéreuses au contact de testostérone. Une élévation massive du PSA a été notée. Ils ont ensuite réalisé la même manipulation en ajoutant du xanthohumol. La testostérone n’était plus efficace. Chez le rongeur, le flavonoïde n’a pu empêcher l’augmentation du poids de la prostate sous testostérone, mais il a réduit l’activité de la voie de signalisation de l’hormone dans la glande.
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