EN JUIN dernier, dans le « Lancet»* étaient publiés les résultats très encourageants de la radiothérapie ciblée per-opératoire au cours du cancer du sein (« le Quotidien » du 8 juin 2010). Une nouvelle technologie permettant d’irradier de l’intérieur le site de la tumeur en cours d’intervention, grâce à un dispositif d’origine allemande, l’Intrabeam (Sté Carl Zeiss). Il s’agissait des données de l’étude internationale TARGIT-A, à laquelle le Centre de lutte contre le cancer René Gauducheau (Nantes) vient d’annoncer sa participation. C’est ainsi que, pour la première fois en France, des patientes peuvent bénéficier de cette technique d’irradiation aussi performante, mais mieux tolérée que la voie externe.
La radiothérapie per-opératoire répond à un concept récent au cours du cancer du sein. En effet, les études d’observation indiquent que 85 % des récidives tumorales surviennent dans le même quadrant. De plus, 63 % des pièces opératoires contiennent des foyers cancéreux occultes, dont 80 % appartiennent au quadrant atteint. Grâce à l’Intrabeam, il est désormais possible de réaliser, au bloc, pendant le temps opératoire et après la tumorectomie élargie avec prélèvement ganglionnaire, une radiothérapie précise. Le rayonnement est délivré au contact immédiat de la glande mammaire péri-tumorale, en ciblant les berges de l’exérèse. Classiquement la radiothérapie externe est réalisée en post-opératoire sur la totalité du sein, il s’y ajoute un « boost » sur le site opératoire. Avec l’irradiation per-opératoire le protocole diffère quelque peu, puisqu’ici l’irradiation externe peut être proposée en complément, si nécessaire.
Radiothérapie racourcie.
L’avantage principal de la technique mise en place à Nantes porte sur la qualité de vie des patientes, chez qui la durée du traitement radiothérapique se trouve raccourcie. En ce qui concerne l’efficacité thérapeutique, elle est du même ordre que celle de la radiothérapie externe. Sur ce point l’étude du « Lancet » qui a porté sur quelque 2 000 patientes traitées par l’une ou l’autre méthode, montre 6 récidives dans le groupe traité par radiothérapie per-opératoire et 5 parmi celle sous radiothérapie externe. La fréquence des complications est similaire dans les deux groupes.
Les patientes recrutées, à Nantes, par les Drs Magali Le Blanc-Onfroy (chef du service de radiothérapie) et Magali Dejode (service de chirurgie) doivent avoir plus de 60 ans, leur tumeur mammaire doit être de petite taille (sans critère chimiothérapique), être indemnes d’antécédent personnel de cancer du sein.
*Lancet du 5 juin 2010.
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