PAS MOINS de 41 % des patients ayant été traités par radiothérapie pour un cancer de la tête et du cou souffrent de xérostomie cinq ans après la fin du traitement. La xérostomie est pénalisante sur la qualité de la vie, interférant avec le goût, la mastication, l’élocution et le sommeil. Les solutions à court terme consistent en des bains de bouche, des gels et des pâtes dentifrices, qui apportent un peu de soulagement, mais temporairement. Le traitement par la pilocarpine (parasympathicomimétique) présente des effets secondaires.
L’étude porte sur 145 patients souffrant de xérostomie induite par l’irradiation. L’acupuncture a été comparée aux soins oraux locaux. Les patients ont été randomisés pour recevoir soit un traitement par acupuncture délivré par sessions de vingt minutes toutes les semaines pendant huit semaines, soit deux sessions d’une heure d’éducation sur les soins oraux à un mois d’intervalle. Un crossing-over des deux groupes a été fait un mois après la fin de ces deux types de traitement.
Pas de modification objective de la production de salive.
L’importance de la xérostomie a été quantifiée objectivement par des bandelettes de papier qui mesurent la quantité de salive (bandelettes de Schirmer). La qualité de vie par ailleurs a été évaluée sur les réponses à un questionnaire, comportant entre autres des questions sur les symptômes : salive collante, sécheresse des lèvres, nécessité de prendre de petites gorgées d’eau pour avaler les aliments, réveils nocturnes pour boire.
Les chercheurs ne trouvent pas de modification objective de la production de salive. Mais les patients du groupe acupuncture ont une probabilité plus élevée (multipliée par deux) de rapporter une amélioration de leur bouche sèche, par rapport à ceux recevant les soins locaux.
Les symptômes individuels ont été également significativement améliorés dans le groupe ayant eu l’acupuncture.
Les chercheurs indiquent que, selon eux, l’amélioration de la symptomatologie de la xérostomie est un facteur plus significatif que le manque d’effet au test de Schirmer. « Il n’y a pas de relation directe entre le rapport d’un patient indiquant qu’il présente une bouche très sèche et les résultats au test de Schirmer », explique le Dr Richard Simcock. « Beaucoup d’études se sont focalisées sur une mesure objective de la salivation et montrent que la quantité de salive n’influe pas nécessairement sur la sensation de bouche sèche. »
Simcock et coll. Annals of Oncology (organe de la Société Européenne d’oncologie médicale), 24 octobre 2012.
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