GLANDE HÉTÉROGÈNE, la prostate peut être le siège d’une hypertrophie bénigne (HBP) ou d’un cancer. L’HBP qui se développe dans la zone « transitionnelle » qui siège au centre de la prostate va rapidement entraîner une symptomatologie contrairement au cancer qui se développe en zone périphérique et ne commence à être « parlant » que lorsqu’il est trop tard pour un traitement à visée curative. La symptomatologie prostatique doit toujours évoquer une HBP, ou un cancer à un stade plus tardif, et ne doit en aucun cas être rattachée à l’âge. « Moins bien uriner, n’est pas lié à l’âge, mais à l’HBP », précise le Dr Richard Fourcade, chef du service d’urologie de l’hôpital d’Auxerre.
Type irritatif ou obstructif.
Ces symptômes peuvent être de type irritatif au moment du remplissage de la vessie, le patient se levant la nuit et urinant trop fréquemment la journée, ou de type obstructif avec un jet plus lent, moins fort. Plus rarement, ces patients peuvent ressentir la nécessité de pousser (signe significatif seulement si d’apparition récente) ou plus rarement avoir des pertes d’urines (le jour, liées aux mictions impérieuses ou la nuit par regorgement). Toute cette symptomatologie prostatique, liée à l’HBP, se rencontre rarement vers 50 ans mais plutôt aux alentours de la soixantaine. En cas de cancer de la prostate, à un stade avancé, les mêmes symptômes peuvent se rencontrer mais ne devraient plus se voir à notre époque si le dépistage est bien fait.
À 50 ans, voire plus tôt, s’il existe des antécédents familiaux de cancer de la prostate ou du sein, tout homme doit avoir un premier dosage de PSA et un toucher rectal. Ces examens seront ensuite répétés à intervalles réguliers. En effet, insiste le Dr Richard Fourcade, « il faut garder à l’esprit que le cancer de la prostate continue à être responsable de 10 000 décès par an et de 62 000 nouveaux cas par an. Les médecins généralistes doivent donc continuer à surveiller les patients avec un dosage régulier des PSA. Cette surveillance devrait devenir moins drastique dans les années à venir car, désormais, plus la valeur du PSA est basse lors du premier dosage, plus l’on aura tendance à allonger le délai entre deux dosages (entre un et cinq ans). Enfin, il est important de savoir, et de l’expliquer aux patients, qu’un dépistage positif ne débouche pas obligatoirement sur un traitement actif, mais parfois sur une simple surveillance ».
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