LA CHIRURGIE mini-invasive repose sur l’utilisation d’un endoscope introduit par une petite incision, voire même glissé dans les voies naturelles. De petit diamètre, le tube laisse passer des instruments chirurgicaux miniaturisés ainsi que le matériel vidéo. Une fibre optique reliée à une caméra permet de surveiller le déroulement de l’intervention sur un écran. L’image est agrandie par rapport à une chirurgie à ciel ouvert. Le confort du patient est considérablement amélioré. Il n’est plus nécessaire de faire de grandes ouvertures lésant les muscles et les nerfs. Trois petites incisions suffisent. Le patient souffre moins, développe moins de complications postopératoires ce qui permet de réduire la durée de l’hospitalisation.
Sur le plan digestif, les indications progressent. Le cancer colorectal, troisième maladie cancéreuse, tout sexe confondu, peut aujourd’hui bénéficier de cette technique. « Comparée à la chirurgie à ciel ouvert, la chirurgie par laparoscopie a établi son efficacité dans le cancer du côlon et du haut rectum » souligne le Pr Yves Panis (1) et « l’allégement des suites opératoires après laparoscopie a nettement été démontré dans toutes les études randomisées et une méta analyse. » Mais si le bénéfice de cette chirurgie est manifeste, cette technique est loin d’être la règle dans cette indication. « Le taux de laparoscopie est de 25 % et l’AP-HP espère doubler ce chiffre d’ici 2014 en formant de plus en plus de chirurgiens à ces nouveaux outils ».
Pédiatrie : un centre de référence pour les chirurgiens.
La chirurgie mini-invasive se révèle particulièrement adaptée à la pédiatrie. Le service de chirurgie en urologie pédiatrique de l’hôpital Robert-Debré dirigé par le Pr Alaa El-Ghoneimi (2) constitue un centre de référence pour la formation des chirurgiens. Les techniques sont en pleine expansion. « On peut procéder à l’ablation totale ou partielle du rein, on peut réaliser une pyéloplastie avec résection-anastomose de la jonction pyélo-urétérale. Et il est maintenant admis que la prise en charge par laparoscopie des testicules intra-abdominaux est plus efficace que par chirurgie conventionnelle », détaille ce spécialiste.
La neuroendoscopie.
La neuroendoscopie est aussi en plein essor en neurochirurgie. « Dans le traitement des hydrocéphalies non communicantes, elle constitue une véritable avancée », explique le Pr Philippe Decq (3). « On peut rétablir une pression liquidienne normale, sans pose de valve en créant une communication entre le système ventriculaire et les espaces méningés grâce à un petit trou dans le crâne pour glisser l’endoscope. » Les tumeurs situées dans les ventricules cérébraux bénéficient de cette voie chirurgicale plus rapide et moins risquée qu’à ciel ouvert. Le dernier avantage utilise les fosses nasales comme voie de pénétration. L’accès à la base du crâne est direct sans contact avec le cerveau et permet de traiter les tumeurs hypophysaires et les lésions de la base du crâne. Fort de leur expérience, les équipes de l’AP-HP ont participé en 2007 à l’organisation du Congrès mondial de neuroendoscopie.
Communication des 13e Matinées médicales de l’AP-HP sur le thème : Chirurgie d’aujourd’hui et de demain de l’AP-HP : des interventions de moins en moins invasives.
(1) Chef de service de chirurgie digestive colorectale, hôpital Beaujon, Clichy (92)
(2) Chef de service de chirurgie viscérale et urologie pédiatrique, Hôpital Robert Debré, Paris
(3) Service de neurochirurgie, hôpital Henri Mondor, Créteil (94)
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