DANS LES CANCERS de la prostate localement avancés, une étude nordique vient de montrer la supériorité de l’association hormonothérapie et radiothérapie par rapport à l’hormonothérapie seule. Cette association pourrait devenir le traitement de référence en cas de risque élevé d’extension locale. L’essai montre en effet qu’à sept et dix ans, la survie spécifique liée au cancer de la prostate est significativement améliorée au sein du groupe ayant eu de la radiothérapie.
Une hormonothérapie identique dans les deux groupes.
À partir de 47 centres situés en Norvège, en Suède et au Danemark, l’étude a inclus 875 sujets atteints d’un cancer de la prostate localement avancé (T3, PSA < 70, N0, M0). Les sujets ont été répartis par randomisation informatique, soit dans le groupe hormonothérapie seule (439 patients), soit dans le groupe hormonothérapie + radiothérapie (436 patients). Identique dans les deux groupes, l’hormonothérapie comprenait l’association d’une castration médicamenteuse par analogues de la LH-RH à un antiandrogène, le flutamide, pendant trois mois. L’administration de ce dernier était poursuivie au long cours jusqu’à extension du cancer et/ou décès. Quant à la radiothérapie, il s’agissait d’un protocole standard comprenant une dose totale de 70 grays. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer si l’association thérapeutique améliorait la survie spécifiquement liée au cancer à sept ans. Dans cette étude en intention de traiter, aucun patient n’a été perdu de vue pendant le suivi, puisque chaque patient était inscrit sur le registre national de son pays d’origine.
Mortalité moindre.
L’association hormonothérapie et radiothérapie améliore la survie par rapport à l’hormonothérapie seule. Une baisse de la mortalité spécifique a pu être constatée avec le traitement combiné, de 9,5 % à 7,4 ans et de 12 % à 10 ans. Trente-sept patients du groupe avec radiothérapie sont décédés de leur cancer de la prostate, versus 79 dans le groupe hormonothérapie seule. De même, il existe une différence significative de 9,8 % en faveur du traitement avec radiothérapie pour la mortalité globale.
Davantage d’incontinence urinaire, de rétrécissement urétral et de dysfonction érectile ont été constatés de manière significative dans le groupe radiothérapie. À noter que la hausse est minime et que le fait que l’étude ne soit pas en double aveugle a pu biaiser les mesures. Sans compter que les progrès techniques en radiothérapie apparus depuis la mise en place de l’étude laissent penser que les résultats pourraient être meilleurs encore. Cette étude pivot pourrait faire que le traitement hormonothérapie + radiothérapie devienne le traitement de référence pour cette population de patients.
Endocrine treatment, with or without radiotherapy, in locally advanced prostate cancer (SPCG-7/SFUO-3) : an open randomised phase III trial. Widmark A et coll. The Lancet, publication en ligne datée du 16 décembre 2008.
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