L’OBJECTIF du traitement du cancer de la prostate par hormonothérapie est de mimer la castration chirurgicale qui reste aujourd’hui le « gold standard » sur la suppression androgénique. Il a pour but d’abaisser rapidement, profondément et durablement la sécrétion de testostérone à un seuil au moins équivalent à celui de la castration chirurgicale (en moyenne 0,2 ng/ml). « L’atteinte du seuil de castration est le critère d’efficacité pharmacologique du traitement médical » a indiqué le Pr Laurent Boccon-Gibod (Hôpital Bichat, Paris). Depuis les années quatre-vingt, l’hormonothérapie repose principalement sur l’utilisation d’agonistes de la GnRH auxquels sont associés en début de traitement des anti-androgènes.
Le dégarelix (Firmagon) est un décapeptide de synthèse découvert par la recherche Ferring. Avec un profil pharmacologique opposé à celui des agonistes de la GnRH, Firmagon se fixe de façon compétitive et réversible sur les récepteurs de la GnRH et les bloque immédiatement ce qui entraîne une réduction immédiate de la libération des gonadotrophines et par conséquent une suppression rapide de la sécrétion de testostérone par les testicules inhibant ainsi la croissance des cellules cancéreuses. « Contrairement aux agonistes de la GnRH, Firmagon a une action immédiate, il n’y a donc pas de pic de testostérone à l’instauration du traitement responsable de l’effet flare-up et d’une stimulation des cellules cancéreuses. Firmagon est donc efficace en monothérapie, sans nécessité d’association à un anti-androgène » a souligné le Dr Patrick Coloby (urologue, CHU Poitiers).
Sans pic de testostérone.
L’étude pivot du dossier d’AMM a comparé le dégarelix à la leuproréline pendant 12 mois chez plus de 600 patients. Dès la première injection en monothérapie, Firmagon, provoque une castration significativement plus rapide sans pic de testostérone : dès le 3e jour 96 % des patients ont un taux de testostérone sous le seuil de castration contre 0 % sous leuproréline qui au contraire provoque une augmentation de + 65 %. La testostéronémie se maintient à des niveaux très faibles pendant toute la durée du traitement : 0,087 ng/ml après un an sous Firmagon chez 97 % des patients. « Des résultats complémentaires montrent qu’après un an de traitement, les patients traités par Firmagon ont significativement moins de risque d’échappement du PSA ou de décès que les patients traités par leuproréline » a ajouté le Pr Laurent Boccon-Gibod (Hôpital Bichat).
En ce qui concerne la tolérance, les événements les plus fréquents sont des conséquences prévisibles de la suppression de testostérone : bouffées de chaleur, prise de poids…
En pratique, Firmagon est administré par injection sous-cutanée dans l’abdomen à raison d’une dose d’instauration de 240 mg puis d’une dose d’entretien mensuelle de 80 mg.
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