DEPUIS LES ANNÉES 1990 plusieurs études épidémiologiques ont souligné le rôle néfaste d’une alimentation trop riche en apport énergétique sur l’apparition d’un cancer de la prostate. Au banc des accusés : les graisses saturées d’origine animale (beurre, fromage gras ou viande rouge grasse) mais aussi une consommation de calcium trop élevée (plus de 1 g. par jour) apporté par un excès de produits laitiers.
Qu’apporte l’étude cas-témoins menée conjointement en Belgique et dans le Nord-est de la France pour tenter de déterminer le profil alimentaire de patients atteints d’un cancer de la prostate comparés une population témoin ? En tout, 117 patients traités pour adénocarcinome de la prostate et 93 témoins ont répondu à un questionnaire alimentaire de 130 items. L’analyse des réponses montre que les apports énergétiques totaux, la consommation totale de lipides sont significativement plus importants dans le groupe de patients atteint de ce cancer que dans le groupe témoin.
Les acides gras saturés sont plus consommés dans le groupe de patients atteints de cancer mais la différence n’est pas significative, avec une consommation de beurre plus importante. Les apports en acides gras mono-insaturés étaient équivalents dans les deux groupes, de même que les apports en calcium, mais les fromages frais étaient davantage consommés dans le groupe de patients atteints d’un cancer.
Aucune différence significative au regard des aliments riches en lycopène n’a été trouvée, mais les témoins consommaient deux fois plus d’abricots secs riches en bêta-carotène et en lycopène ainsi que davantage de thé vert et de fruits frais. Les consommations totales de légumes, légumes crucifères, soja et vin n’étaient significativement différentes.
Cette étude, dont les résultats sont pratiquement similaires à ceux des études antérieures, remet en exergue le rôle de l`alimentation dans le cancer de la prostate, conclut le Pr François Desgrandchamps qui en commentait les résultats.
103e Congrès de l’Association française d’urologie
* Communication de S.Ménard (a), J. Ménard (b), T. Ripert (b), J.Pierrevelcin (b), F.Staerman (b),
B. Tombal (a).
(a) Service d’urologie, Cliniques universitaires Saint Luc, Bruxelles (Belgique) ; (b) Département d’urologie-andrologie, CHU de Reims.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?