C’EST UNE PREMIÈRE dans la prise en charge des mélanomes. L’échographie des ganglions sentinelles permettrait d’évaluer la masse de cellules tumorales et aiderait à la prise de décision en préopératoire. Ce sont les résultats d’une étude germano-néerlandaise présentée au cours du congrès ECCO 15-ESMO 34 à Berlin. Selon l’équipe dirigée par le Dr Christine Voit, deux images radiologiques permettraient à elles deux d’évaluer correctement le taux de cellules cancéreuses dans les ganglions sentinelles dans près de 80 % des cas. Cette découverte permettrait d’éviter les biopsies chirurgicales inutiles, ce qui est le cas chez environ 80 % des patients, et sinon de choisir quel type d’intervention est le plus approprié.
Deux images échographiques.
Dans ce travail, les images échographiques étaient corrélées à l’évolution de la maladie, à la masse tumorale, à la survie et au pronostic des 400 premiers sujets inclus atteints d’un mélanome au stade I-II (850 participants au total). La première image, correspondant à une forme sphérique (« balloon shape ») avec ou sans perte d’échos au centre, serait ainsi prédictive dans plus de 83 % des cas d’une forte masse cancéreuse du ganglion sentinelle. La deuxième, qui évalue la perfusion périphérique, serait un indicateur précoce de l’invasion cellulaire, puisque l’angiogénèse est l’une des premières phases de la désorganisation tissulaire ganglionnaire. Les chercheurs ont ainsi montré que 93 % des patients n’ayant ni l’une ni l’autre des images avaient une survie au moins égale à cinq ans. Le pourcentage baissait à 87 % en cas de perfusion périphérique et à 56 % en cas de « balloons shapes ». Comme le souligne le Dr Voit, « c’est la première fois que l’échographie est utilisée pour mesurer l’évolution et la masse tumorale. Les "balloons shapes" et la perfusion périphérique sont des facteurs pronostics indépendants de survie ».
• Le composé PLX4032 à l’essai
Par ailleurs, le Dr Paul Chapman, médecin du service spécialisé mélanome/sarcome au Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York, a présenté les résultats encourageants d’une étude de phase I dans les formes avancées de mélanome BRAF positives. Alors que cette mutation est responsable d’environ 50 % des mélanomes, l’étude a testé un composé bloquant l’activité du gène muté, le PLX4032. Sur les 31 sujets traités à 960 mg deux fois par jour, une réponse partielle a été observée chez 14 des 22 participants pouvant être évalués, c’est-à-dire ayant une fonte tumorale d’au moins 30 % à 1 mois. De l’avis même du chercheur « on ne sait pas combien de temps la réponse va se maintenir. Certains patients ont rechuté après avoir initialement répondu ». L’équipe travaille actuellement à comprendre les mécanismes de résistance. De plus, quelques cas de cancers cutanés hors mélanome, comme de type squameux, ont été observés. Un essai de phase II incluant 90 patients est prévu pour la fin de l’année.
*ECCO 15- ESMO 34 : 15e congrès de l’European CanCer Organisation et le 34e de l’European Society for Medical Oncology.
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