UNE ÉQUIPE de l’Institut Gustave-Roussy apporte une première explication au fait que les carcinomes nasopharyngés échappent aux réponses immunitaires de l’organisme : les cellules tumorales produisent des exosomes qui détruisent les CD4+ Th1. Un test de dépistage précoce et des traitements potentiels de ces cancers pourraient découler de ces travaux.
Cette activité immunosuppressive des cellules du cancer du nasopharynx a été mise en évidence par l’équipe du Dr Pierre Busson, de l’unité mixte de recherche Institut Gustave-Roussy-CNRS (UMR 8126 « Biologie des carcinomes nasopharyngés »).
Rappelons que les cancers du nasopharynx dérivent de la muqueuse respiratoire haute située un peu en arrière des fosses nasales. Ils résultent de l’association de facteurs de risque à la fois génétiques, alimentaires et viraux (virus d’Epstein-Barr). Il existe une énigme : alors que les cellules cancéreuses contiennent des protéines virales qui devraient stimuler puissamment la réponse immunitaire, il n’en est rien : ces cancers échappent aux réponses immunitaires. Il fallait tenter de résoudre le problème.
Vésicules dérivées de membranes intracellulaires.
C’est dans ce contexte que se situent les travaux de l’équipe de Pierre Busson, travaux conduits en collaboration avec les cliniciens du département de chirurgie cervico-faciale de l’IGR. Les résultats apportent une première explication : les cellules tumorales des cancers nasopharyngés produisent des exosomes, petites vésicules dérivées de membranes intracellulaires. Ces exosomes, comme le montrent les chercheurs, diffusent à partir de cellules tumorales jusque dans la circulation sanguine. Lorsqu’ils sont concentrés, ils détruisent sélectivement les lymphocytes CD4+ Th1 qui ont pour fonction d’orchestrer la réponse immunitaire antivirale et antitumorale.
Les chercheurs français vont poursuivre leurs travaux ; il s’agit notamment de caractériser les exosomes du point de vue biochimique et fonctionnel. Les objectifs sont, de tenter de faire de ces exosomes une source de marqueurs moléculaires utiles, d’une part, pour la mise au point d’un test de dépistage précoce des cancers du nasopharynx, d’autre part, « pour la mise au point de nouveaux traitements ciblés potentiels en utilisant des anticorps artificiels capables de neutraliser ces exosomes tumoraux afin de contribuer à rétablir une réponse immunitaire antitumorale appropriée ».
Ces travaux ont bénéficié d’un financement par l’Agence nationale de la Recherche et par le comité du Val de Marne de la Ligue nationale contre le cancer.
Blood, 19 février 2009.
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