DEPUIS une vingtaine d’années, le rôle des lymphocytes dans la progression du cancer du sein est controversé. Ces cellules immunitaires sont censées détecter et éliminer les cellules cancéreuses ; mais, paradoxalement, l’infiltration tumorale par des lymphocytes constitue parfois un indicateur de mauvais pronostic, avec notamment un risque accru de récurrence et de métastase. Des travaux antérieurs ont montré que la protéine RANKL (RANK ligand), de même que la protéine IKK alpha, est impliquée ans la formation tumorale et les métastases.
L’équipe de Wei Tan (San Diego, États-Unis) a créé deux types de souris qui développent un cancer mammaire. : un groupe possédant des lymphocytes exprimant RANKL dans les tumeurs et l’autre non. Les chercheurs ont observé que les souris qui n’expriment pas RANKL font de façon significative moins de métastases pulmonaires que ceux qui expriment RANKL. Poursuivant l’expérimentation, ils ont prélevé des cellules tumorales de chaque type de souris et les ont injectées à d’autres souris génétiquement manipulées pour ne pas faire de rejet. Chez les souris dépourvues de lymphocytes, il ne s’est pas produit de métastases pulmonaires. En revanche, lorsqu’on injectait la protéine RANKL à ces souris, cela restaurait le potentiel métastatique, ce qui indique que les lymphocytes producteurs de RNAKL sont essentiels dans ce processus. « Sans lymphocytes, il n’y a pas de métastases, indique Tan. Si nous traitons les souris avec le RANK ligand, il se produit des métastases, ce qui indique que RANK ligand peut compenser la fonction des lymphocytes. »
Cette étude établit le rôle des lymphocytes exprimant RNAKL comme facteur promoteur de métastases dans le cancer du sein et comme candidat marqueur du pronostic, concluent les chercheurs.
• Viande cuite et cancer pancréatique
Un travail conduit par l’équipe de Kristin Anderson (Minnesota) suggère que le fait de manger régulièrement de la viande cuite à très haute température, voire presque brûlée, majore le risque de cancer du pancréas. Les chercheurs ont analysé les habitudes alimentaires de 62 581 personnes en bonne santé au début de l’étude. Pendant les neuf années de suivi, sont survenus 208 cas de cancer du pancréas. Ceux qui avaient l’habitude de manger leur steak très cuit avaient un risque majoré de cancer pancréatique.
• THS contre cancer colique
Une nouvelle étude confirme ce qu’avait montré l’étude WHI sur 16 000 femmes : le THS (estrogènes plus progestatif) réduit le risque de cancer de côlon. Le nouveau travail (David Limsui, Rochester) fait partie de l’Iowa Women’s Health Study, étude prospective qui a porté sur 37 285 femmes de 55 à 69 ans, incluses à partir de 1986. Il montre que l’incidence du cancer colorectal est plus faible de 28 % chez les femmes qui avaient utilisé un traitement hormonal à la ménopause. Les chercheurs ont par ailleurs conduit un travail moléculaire : ils ont analysé 553 échantillons de cancers colorectaux de ces patientes, à la recherche d’une association entre l’usage de THS et une méthylation spécifique de l’ADN, appelée CpG Island Methylator Phénotype (mutation BRAF). Aucune association de cet ordre n’a été retrouvée. Il était intéressant de chercher cette association : on se rappelle en effet que le tabagisme peut accroître le risque de cancer colorectal par le biais de systèmes de méthylation de l’ADN.
• Pamplemousse
Une petite étude (Erza Cohen, Chicago) menée sur 28 patients atteints de différents types de tumeurs suggère que le jus de pamplemousse accroît les effets de la rapamycine, ce qui pourrait permettre d’en réduire les doses.
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