Une étude publiée ce lundi dans la revue « European Urology » montre l'efficacité des ultrasons thérapeutiques dans le traitement de certains types de cancers de la prostate.
« Près de 58 000 nouveaux cas de cancers de la prostate sont identifiés chaque année, ce qui en fait le 1er cancer chez l'homme », rappelle le Pr Sébastien Crouzet, chirurgien urologue à l'hôpital Édouard-Herriot de Lyon. Parmi ces cancers, 80 % sont identifiés au stade localisé, donc curables. « On compte 10 à 15 % de patients qui sont surveillés pour un risque très faible (tumeur inférieure à 0,5 cc), 80 % qui bénéficient d'un traitement local (chirurgie, radiothérapie, curiethérapie, ultrasons) et 10 % qui subissent un traitement radical agressif », détaille-t-il.
L'étude publiée dans « European Urology » montre l'intérêt des ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU). Conduite par l'Association française d'urologie (AFU), elle a été menée sur 111 patients ayant un cancer partiel et localisé de la prostate qui ont reçu un traitement par ultrasons thérapeutiques focalisés sur le lobe de la prostate atteint par le cancer, à l'aide d'un dispositif médical appelé Ablatherm HIFU.
Suivi de 2 ans dans 10 centres français
Les patients retenus avaient plus de 50 ans, un score de Gleason inférieur ou égal à 7, une tumeur T1c ou T2, une valeur du PSA inférieure à 15 ng/ml et une tumeur unilatérale. Ils ont été traités dans 10 centres français et suivis pendant 2 ans minimum. Des biopsies de contrôle réalisées un an après le traitement ont montré que 95 % des patients traités n'avaient plus de cancer cliniquement significatif dans le lobe traité. Par ailleurs, « les effets secondaires sont très faibles : 97,2 % des patients ont une continence préservée sans protection au bout d'un an et 78,4 % ont une fonction érectile préservée », souligne le Pr Pascal Rischmann, chirurgien urologue au CHU de Toulouse, coordonnateur et investigateur principal de l'étude Hémi-ablation.
L'étude montre également que « le taux de survie sans traitement radical à deux ans est de 89 % ». Pour le Pr Pascal Rischmann, « l'HIFU est une nouvelle voie ouverte entre la surveillance active et le traitement radical ». Par ailleurs, « les outils de diagnostic (IRM multiparamétrique, biopsies guidées) améliorent la cartographie, donc la cible » et « les évolutions technologiques (un nouvel appareil FocalOne a été commercialisé en 2013) ouvrent des perspectives pour un traitement plus précis et une validation en temps réel », souligne-t-il. Actuellement, 235 centres dans le monde proposent un traitement par ultrasons thérapeutiques, dont 56 en France. « Depuis 2015, ce traitement est pris en charge en France dans le cadre d'un forfait innovation », précise le Pr Rischmann.
* Rischmann P. et al., Focal high intensity focused ultrasound of unilateral localized prostate cancer : a prospective multicentric hemiablation study of 111 patients, European urology (2016)
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