Le pronostic des patients de plus de 65 ans atteints de leucémie myéloïde aiguë, traités par allogreffe de cellules souches hématopoïétique, s'est considérablement amélioré en 20 ans selon une vaste analyse rétrospective menée par l'équipe du Dr Ali Bazarbachi, de l'université de Beyrouth, et publiée dans la revue Clinical Cancer Research.
Chez les patients âgés, les allogreffes de cellules souches hématopoïétiques sont considérées comme un traitement de seconde ligne de la leucémie myéloblastique. « On les considérait trop mal en point pour résister à la chimiothérapie nécessaire à la tentative de greffe », expliquent les auteurs. Un raisonnement problématique quand on considère le fait que l'âge médian du diagnostic est de 68 ans. Toutefois, des progrès ont été faits depuis le début des années 2000, avec notamment l’arrivée de nouveaux agents anti-infectieux et d'une prise en charge améliorée. Dans le même temps, des techniques de haute résolution ont été mises au point pour mieux caractériser les marqueurs HLA des donneurs et des receveurs.
Mortalité et récidive en baisse
Il y a un consensus autour du fait que ces changements ont eu un effet bénéfique sur la mortalité des patients après la greffe. Mais jusqu'à la publication du travail du Dr Bazarbachi et de ses collègues, on ne savait pas précisément dans quelles proportions, ni quels étaient les facteurs prédictifs de la survie globale et de la survie sans progression.
Les auteurs ont travaillé à partir des données rassemblées par le groupe de travail de la Société européenne de transplantation de moelle et de cellules sanguines, à partir de l'activité de 600 centres de transplantation.
Au cours de ces 20 dernières années, le taux de récidive à trois ans est passé de 37 % au cours de la période 2000-2009 à 31 % au cours de la période 2010-2014, puis à 30 % en cours de la période 2015-2020. La mortalité à 3 ans non liée à la récidive a diminué, passant de 31 à 27 % entre les périodes 2000-2009 et 2015-2020.
Le taux de patients ayant survécu trois ans sans récidive a, quant à lui, graduellement augmenté passant de 32 à 38 %. La survie globale à 3 ans s’établit désormais à 44 %, alors qu'elle n’était que de 32 % entre 2000 et 2009. Les auteurs indiquent que cette amélioration était constante, quelle que soit la sévérité de la pathologie au moment de la greffe. Autre signe important de l'amélioration de la prise en charge : l'incidence de la réaction du greffon contre l'hôte a également diminué (de 35 % à 31 %).
« Nous espérons que ces données en vie réelle pourront servir de référence aux futurs travaux qui seront menés sur ce sujet, espèrent les auteurs. Elles indiquent que la greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques pourrait devenir le standard dans le traitement des patients de plus de 65 ans, et non plus juste une option. »
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