Selon l'Institut national du cancer (INCa), « près des deux tiers des indicateurs de suivi des objectifs » du plan Cancer 2014-2019 ont été réalisés. L'INCa dresse un tableau encourageant de ce plan à 1,5 milliard d'euros, dans un rapport adressé au président de la République, et qui précise que 890 jalons identifiés, sur 1 369 au total, sont respectés, soit 64 %.
Parmi les réalisations notables de 2017, l'INCa cite l'élargissement du « droit à l'oubli » aux cancers du côlon et du rectum et aux lymphomes hodgkiniens. Ce droit permet aux personnes ayant été atteintes par ces maladies de ne plus le mentionner lors d'une demande d'assurance emprunteur. Il s'appliquait déjà aux cancers du testicule, de la thyroïde, du sein, de l'utérus et aux mélanomes.
La modernisation du dépistage du cancer du sein
Un autre chantier important est le lancement de la modernisation du dépistage du cancer du sein, articulée autour de 3 axes : le renouvellement de l'information des 9 millions de femmes invitées (avec la publication d'un livret et d'un site Internet) l'instauration d'une consultation dédiée à la prévention à 25 ans (dont la prise en charge est inscrite dans le PLFFS 2018) et l'expérimentation de la dématérialisation des mammographies. Deux projets d'expérimentation ont été retenus en 2016 en Alsace et en Île-de-France puis deux autres en 2017, en Normandie et à la Réunion.
C'est aussi en 2017 que s'est enclenchée la préparation de la généralisation du dépistage du cancer du col de l'utérus. Son objectif est de réduire le nombre de décès de 30 % en 10 ans, en atteignant un taux de couverture de 80 % de la population ciblée.
Déception du dépistage du cancer colorectal
L'INCa déplore le taux de participation 28,6 % au dépistage du cancer colorectal, alors que l'objectif européen minimal est fixé à 45 %. « Cela pointe les insuffisances actuelles de la stratégie de remise de tests aux personnes concernées via le seul médecin traitant, juge l'INCa, d'autant que 30 % des personnes de la tranche d'âge cible ne le consultent pas au cours d'une année. »
La DGS, l'INCa, Santé publique France et la Caisse nationale d'assurance-maladie travaillent actuellement sur la diversification des points d'accès via d'autres professionnels de santé (gastroentérologues, gynécologues, pharmaciens, centres d'examen de santé…). Une étude médico-économique de l'INCa vise actuellement à évaluer l'envoi de tests avec le courrier de relance pour les personnes qui n'auraient pas consulté leur médecin au cours de l'année.
Le diagnostic moléculaire plus répandu
Au chapitre des avancées « technologiques », 91 % des patients nécessitant un test moléculaire en ont bénéficié, avec un délai médian de 18 jours pour faire le test, et un délai de réponse des laboratoires de 24 à 26 semaines, selon une enquête menée par l'INCa dans 5 régions françaises. En outre, 83 % des cas index testés en oncogénétique ont eu accès au séquençage de nouvelles générations.
Près de 80 % des patients sont équipés du dossier communicant en cancérologie en 2016, 15 % de plus qu'au début du 3e plan cancer. L'INCa se félicite également de l'engagement de 17 entreprises, rassemblant plus de 300 000 salariés, dans des mesures concrètes de maintien et de retour à l'emploi de salariés touchés par le cancer.
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