Malgré des progrès thérapeutiques importants, le cancer du sein reste le premier cancer féminin en 2024, et il est toujours mortel. Avec 62 000 nouveaux cas diagnostiqués et 12 000 décès par an, sa prévalence a plus que doublé en trente ans. « De plus, s’il touche majoritairement les femmes de plus de 50 ans, nous voyons aussi augmenter sa prévalence chez les femmes jeunes, avec dans ce cas des formes plus agressives. Tout cela nous a amenés à repenser le parcours de soins à l’IUCT Oncopole », explique la Pr Florence Dalenc, oncologue médicale et coresponsable du comité sénologie de l’établissement.
Ce centre expert – qui fête ses dix ans - prend en charge 2 800 nouvelles patientes atteintes d’un cancer du sein chaque année. Il déploie désormais un parcours de soins rapide qui garantit un premier rendez-vous avec un oncologue ou un chirurgien, cinq jours maximum après l’appel téléphonique du gynécologue adresseur. « Ici nous ne pratiquons pas de dépistage organisé, les patientes sont donc adressées par leur médecin de ville et après une anomalie mammographique », précise la Dr Eva Jouve, chirurgienne sénologue.
Standard dédié, rendez-vous sanctuarisés
Pour répondre dans ce délai, l’IUCT Oncopole s’appuie sur un standard spécifique assuré par des assistantes médicales, spécialement formées, capables d’orienter vers un rendez-vous avec un oncologue ou un chirurgien. Un planning de rendez-vous médicaux dédiés a également été sanctuarisé.
« Depuis trois ans à l’IUCT Oncopole, nous avions déjà adapté nos parcours de soins pour ces patientes atteintes de tumeurs agressives triple négatives ou HER2 surexprimées, notamment avec des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) pour assurer une prise en charge multidisciplinaire complexe », décrit la Dr Jouve. Sont notamment convoquées l’oncologie médicale, la chirurgie et la reconstruction, l’oncogénétique, ou encore l’oncofertilité…
Malgré cette somme d’expertises, le délai de prise en charge avant la nouvelle organisation était de 10 à 15 jours.
Ce nouveau parcours trouve tout son sens dans cet établissement qui comptabilise déjà entre 30 et 40 % de cancers dits agressifs dans sa file active de patientes dont l’âge moyen est de 54 ans, contre 64 ans au niveau national. Autre volonté de l’établissement : optimiser la préservation de la fertilité et faciliter l’orientation vers la recherche génétique de ces jeunes patientes.
Le centre de soins, qui est aussi un centre de recherche, mène en effet 32 essais cliniques en sénologie qui incluent 10 à 15 % des patientes de l’Oncopole. Parmi les axes forts figurent « des études orientées vers la personnalisation des traitements, les modalités de surveillance des patientes, ou encore des recherches de matériel génétique tumoral dans le sang », décline la Pr Charlotte Vaysse, chirurgienne sénologue.
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