DE NOTRE CORRESPONDANTE
« NOUS DEVONS engager une étroite collaboration européenne, indique Jacques Balosso, directeur du centre Étoile, car si nous ne le faisons pas, nous serons désignés, dans les années qui viennent, comme ceux n’ayant pas su établir l’apport de l’hadronthérapie, de manière rigoureuse. » Ce symposium offre l’occasion de le réaffirmer, mais aussi de prendre des engagements concrets, comme l’envoi de patients en traitement dans les centres déjà opérationnels ou en voie de l’être. « Les Allemands et Italiens traiteront des patients avant nous, estime le Pr Balosso. Nous souhaiterions donc, pour pouvoir envoyer des malades, qu’un tarif de traitement soit décidé en France. » Un dossier serait sur le point d’être remis à la Haute Autorité de santé.
Selon les études japonaises, les tumeurs sur lesquelles les résultats sont les plus intéressants sont les adénocarcinomes de la face et du cou. C’est dans domaine qu’Étoile souhaiterait obtenir les premières autorisations de traitement en France. En 2007, Joël Rochat, alors responsable du projet, avait affirmé que le coût de l’hadronthérapie, évalué en moyenne à 21 000 euros pour treize séances, rejoignait « celui des nouveaux médicaments anticancéreux ».
Assise économique fiable.
En Allemagne, le centre de Darmstadt est opérationnel et celui d’Heidelberg sur le point de traiter ses premiers patients. En Italie, le centre de Pavie termine son installation et celui Wiener Neustadt, en Autriche, en est au stade de l’appel d’offres. Le symposium permettra aussi de lever le voile sur deux autres projets allemands, l’un à Marburg et l’autre à Kiel.
Quant à Étoile, « il est au milieu du gué en matière d’appel d’offres », selon la formule du Pr Balosso. La construction pourrait commencer en 2011, l’accueil des premiers patients en 2014 et l’équilibre économique serait atteint en 2018. Les investissements requis n’ont pas changé : 200 millions d’euros pour la construction, et un loyer mensuel de l’ordre de 40 à 50 millions d’euros. En revanche, et c’est une nouveauté, le centre sera désormais mixte : protons et carbone. « Cela nous situe désormais comme le seul centre mixte au monde et nous donnera une assise économique fiable puisque les traitements par protons sont reconnus, dénombrés et remboursés », observe Jacques Balosso. Et de conclure : « Cela nous offre aussi une possibilité unique, dont il faudra savoir profiter au maximum : pouvoir comparer les traitements. »
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