« Plus de survie sans plus d’effets secondaires », se réjouit le Pr Steven Le Gouill, hématologue et directeur de l’ensemble hospitalier de l’institut Curie, dans un communiqué de presse présentant les résultats de sa dernière étude sur le traitement du lymphome à cellules du manteau. Issues de l’étude de phase 3 Lyma, dont les premiers résultats ont été publiés en 2017, de nouvelles données révèlent l’effet bénéfique sur le long terme de l’immunothérapie d’entretien.
Cette stratégie consiste à ajouter du rituximab, cet anticorps ciblant le CD20, un marqueur spécifique des lymphocytes, pendant trois ans après le traitement initial par chimiothérapie et autogreffe.
Sept ans après, les résultats publiés dans le Journal of Clinical Oncology, montrent que l’effet bénéfique immunologique persiste au-delà de l’arrêt du traitement à trois ans chez 75 % des patients. Et l'arrêt n’entraîne pas d’augmentation du risque de rechute. « Deuxième point important, il n’y a pas d'excès de toxicité avec la maintenance, pas de mortalité infectieuse inattendue », ajoute la Dr Clémentine Sarkozy, hématologue à l’institut Curie. Le Pr Steven Le Gouill précise dans le communiqué : « Il y a quelques années encore, la survie globale médiane des patients atteints de ce lymphome rare était autour de quatre ans ».
Confirmation d'un nouveau standard
Chaque année, un lymphome à cellules du manteau est diagnostiqué à 600 Français. Ce cancer, appartenant à la famille des lymphomes non hodgkiniens, touche davantage les hommes que les femmes, et plus fréquemment les personnes âgées de plus de 65 ans. La tumeur se développe dans une région du ganglion lymphatique nommée « zone du manteau » et affecte les lymphocytes B du système immunitaire. Depuis 2017, le traitement inclut l'immunothérapie d'entretien pour l'ensemble des patients.
En effet, l'étude Lyma, coordonnée par le réseau de recherche clinique sur le lymphome (Lysa), avait démontré que la prise de rituximab pendant trois ans après le traitement initial améliorait la survie globale des patients atteints de lymphome à cellules du manteau et âgés de moins de 66 ans au moment du diagnostic.
Les données publiées cette année et issues du suivi à long terme des patients sont donc « la confirmation d'une pratique qui est devenue maintenant un standard of care », précise la Dr Clémentine Sarkozy.
« Désormais, notre objectif est de réussir à identifier, dès le début du traitement, ces 15 % de patients qui sont réfractaires aux nouveaux protocoles standards pour leur proposer des alternatives thérapeutiques adaptées telles que les Car-T cells ou les anticorps bispécifiques… qu’il nous reste à explorer », conclut le Pr Steven Le Gouill.
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