Lynparza, un inhibiteur de Parp, a obtenu une autorisation de mise sur le marché européenne en décembre 2022 dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration, en association avec l'abiratérone. Cette autorisation s'appuie sur les résultats de l'essai de phase 3 Propel. Le médicament est en attente de remboursement.
On compte plus de 50 000 nouveaux cas de cancer de la prostate par an, parmi lesquels 7,5 % sont métastatiques et 4,9 % résistants à la castration. « Le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration est une maladie grave d’évolution rapide. Le pronostic est sombre, avec une médiane de survie d’environ trois ans et 30 % de survie à cinq ans, a rappelé le Dr Guillaume Ploussard, uro-oncologue à Toulouse. La moitié des patients ne recevront qu’une ligne de traitement prolongeant leur survie. Il y a donc un besoin d’intensifier l’efficacité des traitements pour retarder la progression de la maladie dès la première ligne. »
Deux mécanismes d'action qui se potentialisent
Les données précliniques et cliniques ont démontré l’efficacité de l’association de Lynparza (olaparib) avec l'abiratérone, une hormonothérapie de nouvelle génération, chez les patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration, indépendamment de leur statut mutationnel, HRR (pour Homologous Recombination Repair) et non HRR. Ces deux traitements ont des mécanismes d’action distincts qui potentialisent l’efficacité individuelle qu’ils auraient en monothérapie.
L’enzyme Parp est impliquée dans la transcription dépendante aux récepteurs aux androgènes et son inhibition peut renforcer l’activité de l’abiratérone. Celle-ci, quant à elle, intervient sur la régulation des gènes HRR et induit une déficience HRR qui peut renforcer l’activité des inhibiteurs de Parp.
Réduction du risque de progression de 34 %
L'étude randomisée Propel, en double aveugle, a permis de comparer l’efficacité et la tolérance de Lynparza à un placebo chez des hommes atteints de cancer de la prostate métastatique résistant à la castration, en première ligne de traitement. Tous les patients recevaient aussi de l’abiratérone et de la prednisone ou de la prednisolone.
Les résultats ont montré que l'association de Lynparza et de l’abiratérone a réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 34 %, avec un gain de 8,2 mois de survie sans progression radiologique par rapport au placebo. Les données non matures de survie globale montrent également une tendance en faveur de l’association olaparib + abiratérone.
Le profil de tolérance de l’association est par ailleurs cohérent avec les profils de tolérance connus de l’olaparib et de l’abiratérone et permet à la majorité des patients de maintenir leur traitement sans réduction de dose. Les effets indésirables les plus fréquents sont l’anémie, l’asthénie et les nausées.
L’olaparib bénéficie déjà de huit indications dans quatre organes : ovaire pour les cancers de haut grade Figo III-IV en traitement d'entretien (trois indications) ; sein en traitement adjuvant pour les cancers à haut risque mutés BRCA 1/2 et en deuxième ligne pour les cancers métastatiques mutés BRCA 1/2 ; prostate pour les cancers métastatiques résistants à la castration (deux indications) ; et pancréas pour les cancers métastatiques mutés BRCA 1/2 en traitement d'entretien.
D'après une conférence de presse organisée par AstraZeneca et MSD France
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?