À Gustave Roussy, le Département d'innovations thérapeutiques et des essais précoces (DITEP) est un gros centre d'essais de phase I (1). "Nous accueillons des patients venus de nombreux endroits adressés par leur médecin, oncologues référents. Nous avions déjà une base assez simple créée en 2017 destinée à enregistrer toutes les demandes d'inclusion. Nous avons désiré développer une base plus complexe, en lien avec celle de tous les essais en cours, permettant de récupérer plus de données et de manière plus précise. Ceci nous permet de les structurer, de les analyser mais aussi de screener les nombreuses demandes et de les suivre. Au total, avec environ 2 000 demandes par an, nous en sommes aujourd'hui à un total de plus de 10 000 demandes d'inclusion", explique Sandrine Mercier .
Screener, gérer de nombreux patients
Pour chaque demande d'inclusion, les planificatrices de recherche clinique, une fonction créée à Gustave Roussy au sein du DITEP, entrent à partir des renseignements fournis par les oncologues référents, de nombreuses données dans la base dont l'âge, le sexe, l'origine géographique, la pathologie, etc. Cela permet de voir très rapidement si le patient est éligible à un des essais de phase I, puis de discuter de son inclusion en réunion multidisciplinaire. Gustave Roussy participe en moyenne à une centaine d'essais de phase I par an.
Les patients n'ont pas à se déplacer avant d'être éligibles. Leur première consultation est celle de l'inclusion qui débouche, ou non, sur l'inclusion définitive dans l'essai. "Quand un nouveau protocole se met en place, nous pouvons aller chercher dans la base parmi les patients qui n'ont pas pu entrer dans un précédent essai ceux qui pourraient éventuellement être éligibles à la nouvelle phase I", ajoute Sandrine Mercier.
Générer des indicateurs
Actuellement, il n'y a pas de bases aussi structurées dans les autres centres. Et l'INCa, dans le cadre du Plan Cancer, a besoin d'indicateurs. Cette base permet d'en produire. "Nous pouvons par exemple faire une cartographie des demandes selon l'origine géographique, évaluer le nombre de patients adressés par type de tumeur, dessiner le profil sociodémographique de nos patients en collaboration avec un sociologue, calculer le taux de demandes acceptées ou refusées et analyser les raisons du rejet".
Aujourd'hui, beaucoup de centres utilisent des fiches d'inclusion assez proches de celles développées à Gustave Roussy. À l'avenir, le déployement de la base dans tous les centres pourrait favoriser les liens et la coordination entre ceux-ci et permettre parfois d'orienter les patients vers des essais se déroulant plus près de chez eux.
D'après un entretien avec Sandrine Mercier (DITEP, IGR)
(1) https://www.gustaveroussy.fr/fr/ditep
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