AU CONGRÈS de la société de radiologie nord-américaine, à Chicago, l’élastographie a fait l’objet de deux communications. Elles pourraient améliorer l’enquête diagnostique en gynécologie et en dermatologie. Cette technique qui se fonde sur le principe de l’échographie classique mesure la compressibilité et les propriétés mécaniques des tissus. Les lésions tumorales sont connues pour être moins souples que les tissus environnants ou que les kystes ; dès lors l’élastographie permettrait le diagnostic différentiel entre bénin et malin. Le tout au cours d’un examen non invasif, de réalisation simple et bon marché.
La première des deux communications, donc, était faite par Stamatia V. Destounis (New York) et portait sur le dépistage du cancer du sein. L’intention de ce médecin était de montrer jusqu’à quel point cette technique ultrasonique pourrait faire baisser le nombre de biopsies mammaires inutiles. En effet, a-t-il rappelé, l’échographie classique, réalisée en cas de doute mammographique, manque de spécificité. Elle conduit souvent par sécurité à réaliser une biopsie qui, 8 fois sur 10, constate la bénignité.
Dans l’étude réalisée par l’équipe new-yorkaise, 179 patientes ont subi une échographie avec élastographie. En tout 184 élastogrammes ont été réalisés avec biopsie pour les 134 lésions solides. Parmi ces dernières, 56 étaient cancéreuses. L’élastographie a correctement identifié 98 % des tumeurs malignes et 82 % des formes bénignes. L’équipe explique ces excellents résultats, en partie par l’analyse des pourtours tumoraux. L’échographie simple n’apprécie que la tumeur elle-même, le complément élastographique évalue les modifications des tissus environnants.
La souplesse et l’épaisseur des lésions.
C’est un peu sur des principes similaires que l’équipe d’Eliot L. Siegel, à Baltimore, a abouti à de meilleurs diagnostics de lésions cutanées et espère, à terme, moins de biopsies inutiles. Ce médecin du Maryland a rappelé en préambule que les dermatologues fondent leur appréciation sur ce qu’il appelle « la partie émergée de l’iceberg ». C’est-à-dire l’apparence et les caractéristiques. Mais les tumeurs malignes débutantes peuvent en imposer pour une lésion bénigne et, à l’inverse, nombre de biopsies sont réalisées inutilement. L’élastographie ne se fonde pas sur l’apparence, mais sur la souplesse et l’épaisseur des lésions (marque de la tumeur maligne).
Leur étude a été menée auprès de 40 patients avec un examen par ultrasons à très haute fréquence. Ils étaient porteurs de lésions cutanées très diverses. L’équipe s’est intéressée au ratio entre l’élasticité de la peau saine et de celle environnant la tumeur. La confirmation a été fournie par biopsie. Les tumeurs malignes avaient la plus faible élasticité. Le ratio s’établissait entre 0,04 à 0,3 pour les lésions kystiques et plus de 10 pour les lésions malignes.
• Douleurs rachidiennes des enfants.
Sortant du domaine de l’échographie pour aller dans celui de l’IRM, une autre équipe new-yorkaise, celle de Judah G. Burns, a fait une découverte surprenante, en rapport avec l’IMC. Les médecins se sont penchés sur les douleurs rachidiennes des enfants et des adolescents, considérées habituellement comme d’origine musculaire.
Ils ont enrôlé 188 jeunes de 12 à 20 ans se plaignant de rachialgies (hors contexte traumatique). L’IRM, chez 98 d’entre eux, soit 52,1 %, a montré des anomalies rachidiennes lombaires, plus exactement des altérations discales. Les atteintes étaient d’autant plus fréquentes que l’IMC augmentait.
Enfin, une présentation a été faite au cours du congrès d’un immense centre d’apprentissage de l’échographie, à l’hôpital Henry Ford de Detroit. Ici les étudiants découvrent, s’entraînent à l’échographie et aux ponctions échoguidées sur des mannequins de densité similaire à l’humain. Une étude auprès de 29 étudiants en radiologie montre une meilleure dextérité après cet entraînement.
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