Après l'Académie des sciences de Russie en juillet dernier, c'est au tour de l'institut indien des sciences médical (All India Institute of Medical Science ou AIIMS), de conclure un partenariat avec la fondation de l'Académie de médecine.
Reçu à l'occasion du deuxième forum sur la santé publique et l'innovation organisée par la fondation, le Pr Mahesh Misra, directeur de l'organisme indien, est venu en France finaliser deux protocoles d'accords. Le premier, signé avec le président de la fondation de l'Académie de médecine, Jean-Marie Dru, définit la coopération en matière de maladies infectieuses et de pathologie cardiovasculaire, tandis que le second porte sur la coopération entre l'AIIMS, l'oncologue de Toulouse et l'Institut national du cancer (INCa).
Pour le secrétaie général de la fondation de l'Académie de médecin, le Dr Yves Juillet, « L'inde est intéressée par notre organisation de la médecine, plus proche de la leur que celui de leurs habituels partenaires anglo saxons. Notre sécurité sociale, avec son modèle de prise en charge par l'ensemble de la population est quelque chose dont ils souhaitent s'inspirer », explique-t-il.
Des forums sont désormais organisés une à deux fois par an pour mettre en relation les acteurs de la recherche mobilisés par les deux partenaires. La méthode de la fondation se veut en effet pragmatique : « plutôt que de signer de grands accords nationaux, nous identifions un partenaire sur place, comme l'AIIMS. On essaye d'être des "go between", des facilitateurs de collaborations. Nous favorisons la mise en place de relations prolongées sur lesquelles les financements des pouvoirs publics peuvent se fixer », poursuit le Dr Juillet.
À ce titre, l'AIIMS est un partenaire de choix. Sorte de fusion entre un « super AP-HP » et l'INSERM à l'échelle de New Delhi, il cumule 600 publications scientifiques par an en moyenne.
Des choix stratégiques
La mise en avant de la concérologie est choix stratégique. En effet, l'institut indien vient d'investir 250 millions d'euros dans la construction d'un grand centre de recherche et de traitement du cancer. Le moment est donc idéal pour que des Français y placent leurs billes, à commencer par l'oncolopole de Toulouse qui a fait l'objet d'une inspection en règle des officiels indiens.
En ce qui concerne les maladies infectieuses, l'AIIMS a les yeux rivés sur un certain nombre de sujets où les Français disposent d'une bonne expertise : la dengue, les résistances bactériennes et les infections récentes par des mycobacterium non tuberculeux.
Selon le Dr Lalit Dar, du département de microbiologie de l'AIIMS, « nous devons opérer une veille et une surveillance constante : dès qu'un nouveau sérotype apparaît ou qu'un ancien évolue, nous assistons à une nouvelle épidémie. En 2016, nous observons en outre un retour du chikungunya ».
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