LES MÉTASTASES des cellules tumorales aux ganglions lymphatiques régionaux est le facteur pronostic le plus important chez les patients souffrant d’un cancer colorectal. En situation pN0, c’est-à-dire sans cellules tumorales apparentes histopathologiquement dans les ganglions lymphatiques (après biopsie), une récidive survient dans 25 % des cas. Le taux de récidive s’élève à 50 % chez les patients ayant quatre ganglions lymphatiques envahis ou davantage.
« Étant donné les relations qui ont été établies entre les métastases aux ganglions lymphatiques et le pronostic, les récidives chez un nombre substantiel de patients pN0 suggèrent la présence de métastases occultes (pN0 [mol +]) qui échappent à la détection biopsique dans les ganglions régionaux », indiquent les auteurs. A l’inverse, les patients ayant un cancer colorectal pN0 et dont les ganglions sont réellement libres de métastases ont un risque très bas de récidive.
« Une évaluation plus précise des métastases occultes dans les ganglions régionaux chez des patients pN0 doit permettre d’améliorer la stratification du risque dans cette population hétérogène sur le plan clinique. »
Technique de RT-PCR.
Des recherches ont désigné une molécule à laquelle les chercheurs se sont intéressés : la guanyl cyclase C (GUCY2C), un récepteur suppresseur de tumeur intestinal, qui est un marqueur moléculaire spécifique du cancer colorectal. Peut-il révéler la présence de métastases occultes dans les ganglions lymphatiques et permettre une meilleure estimation du risque de récidive ?
Scott Waldman et coll. (Philadelphie) ont recherché la présence de GUCY2C en mesurant par RT-PCR (reverse transcriptase polymerase chain reaction ; technique très sensible pour son ARN messager.
L’étude a permis d’inclure 257 patients ayant un cancer colorectal pN0. Des prélèvements ont permis de prélever par biopsie 2 570 ganglions lymphatiques. Les patients ont été suivis en moyenne vingt-quatre mois, pendant lesquels on a mesuré le taux de récurrence et les décès.
Gradation moléculaire.
« Dans cette étude, la détection prospective de métastases occultes par RT-PCR quantitative représente un marqueur pronostic indépendant du risque. La gradation moléculaire révèle qu’environ 13 % des patients apparemment au stade pN0 sont réellement dénués de cellules tumorales, tandis que 87 % ont des résultats positifs pour GUCY2C suggérant des métastases occultes. »
Des études ultérieures incluant un plus grand nombre de patients permettront de donner des estimations plus précises sur l’utilité pronostique de la RT-PCR quantitative de GUCY2C.
Selon les auteurs, une gradation moléculaire incorporant autant d’échantillons tissulaires que possible accroîtrait la sensibilité de la détection réalisée par quantification des marqueurs moléculaires, qui doivent normalement permettre de détecter une cellule isolée parmi un million de cellules normales. « La gradation moléculaire représente l’une des composantes d’une stratégie diagnostique, pronostique et prédictive complète qui doit permettre une prise en charge personnalisée et optimisée des individus. »
JAMA, 2 009 ; 301 [7] : 745-752.
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