LE QUOTIDIEN - Cette distinction honore l’ensemble de votre carrière, pourriez-vous revenir sur les grandes étapes européennes de votre parcours ?
Dr JEAN-PIERRE ARMAND - J’ai mis au point il y a quinze ans une formation pour les jeunes cancérologues européens, dont l’objectif était de se préparer à la recherche en cancérologie. Aujourd’hui, 150 cancérologues suivent cette session de référence chaque année. J’ai par ailleurs créé en 1994 une certification (clinical, medical education) européenne. Elle est la référence dans de nombreux pays de la Communauté européenne en matière de formation continue. Mais mon travail a surtout consisté à développer au tout début de leur vie de molécule, de nouveaux médicaments anticancéreux, parmi lesquels plusieurs blockbusters, des médicaments du XX e siècle et de nouveaux médicaments ciblés du XXI e siècle comme le Sutent (sunitinib, Pfizer) pour le cancer du rein et le premier inhibiteur de mTOR.
Qu’est ce qui vous a séduit dans le projet toulousain, dans lequel vous vous investissez aujourd’hui en tant que directeur du Groupement de coopération sanitaire, chargé de la construction de la Clinique universitaire du cancer ?
Le projet du cancéropole de Midi-Pyrénées est l’un des plus importants projets européens qui existent de cette dimension et son ambition d’innovation m’a évidemment séduit. Ce projet installe un type d’hôpital sur le cancer qui n’a rien à voir avec ce qui existe. Une grande part de l’activité sera consacrée à l’innovation thérapeutique. Tout cela ne pourra se construire que sur une qualité de soin excellente reconnue à Toulouse.
Comment le CHU et l’Institut Claudius Regaud trouveront-ils leur place dans cette nouvelle entité ?
Nous allons créer un hôpital qui ne sera plus le CHU, mais qui ne sera pas non plus Claudius Regaud. C’est le mariage de ces deux structures associées à d’autres partenaires : les hôpitaux généraux et les cliniques privées de Midi-Pyrénées, qui constituera la Clinique universitaire du cancer. Toutes ces structures se retrouveront autour d’un même objectif : mieux soigner, valoriser la recherche associée au soin et permettre aux patients de Midi-Pyrénées l’accès à l’innovation thérapeutique.
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