IL S’AGIT DES premiers résultats de l’étude française GETUG12 que le Pr Karim Fizazi (Institut Gustave-Roussy) a présenté à l’ASCO : dans le cancer localisé de la prostate à haut risque métastatique, une chimiothérapie en sus du traitement standard donne des résultats positifs en terme de diminution majeure du taux de PSA. Les résultats concernant la survie devraient commencer à apparaître en 2011.
L’étude française GETUG12, de phase III, a pour but d’évaluer les bénéfices de l’adjonction d’une chimiothérapie au traitement standard (hormonothérapie et radiothérapie) chez les patients atteints de cancers de la prostate localisés à haut risque de développer des métastases. Elle compare le devenir de deux groupes de patients, l’un qui reçoit uniquement le traitement standard actuel, l’autre qui, en plus de ce traitement standard, reçoit une chimiothérapie associant le docetaxel et l’estramustine. Elle a commencé en 2002 et a inclus 413 patients répartis dans les deux groupes.
L’étude GETUG12, dont le promoteur est la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC), est coordonnée le Pr Karim Fizazi. Lequel est allé présenter les premiers résultats au symposium annuel de cancérologie génito-urinaire de l’ASCO, qui se tient à San Francisco.
Les premiers résultats montrent que trois mois après le début de la chimiothérapie, 34 % des patients du groupe avec chimiothérapie obtiennent un dosage du PSA ≤ 0,2 ng/ml, contre seulement 12 % de ceux du groupe sans chimiothérapie. Or des travaux précédents ont montré qu’un PSA ≤ 0,2 ng/ml est prédictif d’un très faible risque de rechute métastatique. Les effets secondaires de la chimiothérapie apparaissent faibles et aucun décès lié à celle-ci n’est survenu. Si la chimiothérapie a un effet négatif modéré sur la qualité de vie des patients évaluée à trois mois, en revanche, cet effet a disparu à l’évaluation à un an.
L’étude devrait produire des résultats en terme de survie sans rechute dès 2011.
Une dizaine d’études américaines ou européennes évaluant le bénéfice d’une chimiothérapie comportant le docetaxel sont en cours ; l’étude GETUG12 est la plus avancée.
Rappelons que chaque année en France, on observe plus de 60 000 nouveaux cas de cancers de la prostate, dont 10 000 sont des cancers localisés à haut risque métastatique. Le cancer de la prostate provoque près de 10 000 décès chaque année en France.
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