Piloté par le Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA), le projet Cancer Prostate Auvergne (CAP) et son extension TransCAP, « se situent à l’interface entre académique et clinique », explique Silvère Baron, coordinateur du projet TransCAP.
Ce responsable d’une équipe Inserm dans le laboratoire de génétique, reproduction et développement à Clermont-Ferrand a ainsi réuni une dizaine de partenaires*, du public et du privé, autour d’un objectif ambitieux : constituer une biobanque locale dédiée au cancer de la prostate. « Au départ, notre ressource pour le recrutement des patients était uniquement le CHU de Clermont-Ferrand. Puis nous avons pu ouvrir à des structures privées, comme la clinique de la Châtaigneraie, ce qui nous a permis de passer de 150 patients à 200 », se félicite-t-il. L’équipe a ainsi pu collecter plus de 5 000 échantillons, avec un panel assez large de cancers de la prostate ayant des degrés d’agressivité variés.
Un maximum de données cliniques
« Nous avons des échantillons de tissus pour la tumorothèque, avec des tissus frais prélevés au moment des chirurgies, mais aussi des tissus post-anatomopathologie, donc inclus dans de la paraffine », explique le chercheur. En paraffine, des informations sur la zone tumorale, la zone péri-tumorale et la zone saine sont disponibles. La banque contient aussi des échantillons sériques et rassemble plus de 20 000 entrées sur le recueil de données : âge, suivi du patient (si récidive ou non), historique du patient (s’il a suivi ou non une hormonothérapie), paramètres sanguins et métaboliques (numération formule sanguine, etc.), données d’indice de masse corporelle (IMC), si le patient suit un traitement de manière chronique, données de PSA, etc. « Il existe de nombreuses banques d’échantillons, mais souvent ce qui pose problème c’est la carence d’information autour du statut du patient. Ici, nous avons essayé d’étoffer au maximum les données », indique Silvère Baron.
Par ailleurs, l’équipe du projet TransCAP est en train de constituer des tissus micro-array avec les échantillons inclus en paraffine. « Nous récupérons des carottes d’1 mm de circonférence sur les blocs de paraffine et nous créons un multiplexe de 30 à 40 patients sur la même lame de verre, ce qui nous permet d’avoir toutes les informations nécessaires pour tous ces patients en même temps. Avec cinq lames, nous pouvons balayer toutes les informations de la banque sur le tissu tumoral, péritumoral et le tissu sain », détaille le scientifique.
« Auparavant, nous travaillions sur les données cellulaires et précliniques. Cette banque va nous permettre de les confronter aux données humaines. Nous avons des informations très précises sur les patients qui vont nous aider à répondre à nos questions plus facilement », apprécie-t-il. Son équipe, qui travaille sur cancer de la prostate et cholestérol va utiliser cette banque, qui servira de ressource pour les projets de recherche académiques ou cliniques. « Nous allons également l’ouvrir à l’extérieur, avec un conseil scientifique qui sera chargé d’évaluer les projets souhaitant l’utiliser afin de leur permettre d’y accéder », prévoit Silvère Baron. La biobanque devrait ainsi commencer à être utilisée dans le courant de l’année.
*Partenaires du projet : Le CHU de Clermont-Ferrand, le laboratoire GReD, le centre Jean Perrin, M2ISH, IMoST, NEURO-DOL, le Laboratoire de Physique Corpusculaire, l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand, la Clinique de la Châtaigneraie, SIPATH Unilabs.
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