DANS LE CADRE du programme national Nutrition Santé (PNNS), l’Institut national du cancer met à la disposition des professionnels de santé une nouvelle synthèse sur les liens entre nutrition et cancers. La brochure, intitulée « Nutrition et prévention des cancers : des connaissances scientifiques et des recommandations », est l’actualisation d’une première version publiée en 2003*. La brochure s’appuie sur l’expertise scientifique du réseau National alimentation cancer recherche (NACRe). L’objectif est d’aider les professionnels « à répondre aux questions qui préoccupent leurs patients, souvent perturbés par les multiples messages contradictoires, pas toujours fondés scientifiquement, qu’ils reçoivent ».
Le document, qui peut être téléchargé sur le site de l’institut (www.e-cancer.fr), passe en revue les relations convaincantes ou probables (selon le niveau de preuves) conduisant à des recommandations pour la prévention primaire des cancers, avec des données sur l’exposition de la population française aux différents facteurs. Les recommandations en découlent.
° Les facteurs qui augmentent le risque.
Ainsi, « toute consommation d’alcool est déconseillée », car elle est associée à l’augmentation, par verre consommé par jour, de 9 à 168 % du risque de cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, et de 9 à 28 % pour ceux de l’sophage, du côlon-rectum, du sein et du foie.
Le surpoids et l’obésité sont associés, pour leur part, à une augmentation du risque, de 8 à 55 % selon la localisation, de cancers de l’sophage, de l’endomètre, du rein, du côlon-rectum, du pancréas, du sein (après la ménopause) et de la vésicule biliaire.
Le risque de cancer colo-rectal est augmenté de 29 % par portion de 100 g de viandes rouges consommée par jour et de 21 % par portion de 50 g de charcuteries consommée par jour. Est concerné un quart de la population française qui consomme au moins 500 g de viandes rouges et plus d’un quart qui consomme au moins 50 g de charcuteries par jour.
Ceux qui consomment trop de sel - deux tiers des hommes et un quart des femmes ont des apports supérieurs à 8 g par jour - s’exposent à un risque de cancer de l’estomac. La brochure met aussi en garde contre les compléments alimentaires à base de bêta-carotène, dont la consommation au long cours augmente significativement le risque de cancer du poumon chez les sujets exposés à des agents cancérogènes, tels que chez les fumeurs.
° Ceux qui diminuent le risque.
En revanche, certains facteurs réduisent le risque de cancer, comme l’activité physique pour les cancers du côlon, du sein (après ménopause) et de l’endomètre, l’allaitement pour le cancer du sein (avant et après la ménopause) et la consommation de fruits et légumes pour les cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’sophage, de l’estomac et du poumon (pour les fruits seulement).
La deuxième partie répond aux questions le plus souvent posées aux professionnels de santé ou abordées dans les médias.
Un dépliant pratique récapitule les relations entre facteurs et risque de cancer et fournit un résumé des recommandations nutritionnelles de prévention primaire. S’il convient de limiter certains aliments, « il n’est pas question d’en interdire la consommation », explique l’INCa. Santé et plaisir ne sont pas inconciliables.
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