HUILE de cumin noir (Nigella sativa) ou bien encore huile de nigelle. Le produit était déjà connu dans l’Égypte des Pharaons pour ses propriétés médicinales. Il réapparaît à La Nouvelle Orléans, dans le laboratoire de l’équipe dirigée par Krishna C. Agrawal, où ses propriétés dans le cancer agressif de la prostate sont mises en évidence, in vitro.
En pratique les chercheurs se sont intéressés à l’un des composants actifs de l’huile de cumin noir, la thymoquinone. Ils en connaissaient les propriétés antiprolifératives sur divers types de cellules cancéreuses, mais son mode d’action demeurait flou. Cependant l’équipe ayant constaté une similitude structurelle entre la thymoquinone et l’ubiquinone, elle s’est penchée sur son action sur les radicaux libres. Des cellules de cancer prostatique ont donc été mises au contact de thymoquinone. Très rapidement des radicaux libres sont apparus à l’intérieur des cellules. Dans le même temps le taux de glutathion chutait toujours au niveau intracellulaire. Or le glutathion est un antioxydant. L’action anticancéreuse de la thymoquinone pourrait donc passer par un effet oxydatif. D’ailleurs l’adjonction de N-acétyl cystéine (analogue du glutathion) inhibait la production de radicaux libres.
Augmentation de facteurs pro-apoptotiques.
Ces radicaux libres font souvent office de seconds messagers dans la voie de signalisation mitotique des cellules tumorales. Un équilibre subtil entre l’apparition des radicaux libres et leur inactivation par les antioxydants peut faire basculer la cellule vers la croissance ou vers l’apoptose. Sur les cellules de cancer prostatique testées, l’équipe a mis en évidence l’augmentation de facteurs pro-apoptotiques dans les cellules soumises au principal composant de l’huile de cumin noir. La thymoquinone semble donc bien capable de détruire des cellules cancéreuses tant hormono-dépendantes qu’indépendantes. Le mécanisme reposerait sur l’induction d’un stress oxydatif et la chute des taux de glutathion.
Mondal et coll. expliquent que l’intérêt de leur étude se fonde sur la recherche de traitements complémentaires et alternatifs au cours du cancer. Ces thérapeutiques seraient destinées à la fois à améliorer l’efficacité des anticancéreux et à en diminuer les effets indésirables. Dans le cas de la thymoquinone, voire de l’huile de cumin noir, elle pourrait être testée seule ou en association à la chimiothérapie dans les cancers prostatiques agressifs.
Experimental Biology and Medicine, juin 2010.
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