Les maladies cardiovasculaires sont à l'origine de quatre décès sur dix en Europe, soit 10 000 décès par jour et 4 millions par an, rapporte ce 15 mai l'Organisation mondiale de la santé (OMS), épinglant tout particulièrement une consommation de sel trop élevée, facteur d’hypertension artérielle (HTA).
Les maladies cardiovasculaires sont ainsi à l’origine de 42,5 % des décès annuels dans la région Europe : elles sont la première cause d’incapacité et de mortalité prématurée. Et les hommes ont 2,5 fois plus de risques de décéder de l’une de ces pathologies que les femmes, relève le rapport. Le clivage est aussi géographique : la probabilité de mourir jeune (entre 30 et 69 ans) d'une maladie de ce type est presque cinq fois plus élevée en Europe orientale et en Asie centrale qu'en Europe occidentale.
Un adulte sur trois hypertendu
L’ennemi numéro 1 est le sel, selon l’OMS dont le rapport s’intitule : « Agir sur le sel et l’hypertension ». « Une forte consommation de sel augmente la tension artérielle, qui est l'un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) », lit-on. Or dans la région Europe, qui s’étend jusqu’à l’Asie centrale, 51 des 53 pays ont une consommation quotidienne moyenne de sel supérieure au niveau maximum recommandé par l'OMS de cinq grammes (une cuillère à café), principalement à cause de la nourriture transformée et du grignotage. Et un adulte sur trois entre 30 et 79 ans souffre d'hypertension artérielle, prévalence la plus élevée au monde. En France, selon l’étude Esteban, près de 30 % des adultes sont hypertendus, ce qui fait de l'HTA la pathologie chronique la plus fréquente, avec 17 millions de patients.
La mise en œuvre de politiques ciblées visant à réduire la consommation de sel de 25 % pourrait permettre de sauver environ 900 000 vies dues aux maladies cardiovasculaires d'ici à 2030, indique Hans Kluge, directeur régional de l'OMS Europe, dans un communiqué.
L’OMS appelle en particulier à renforcer le dépistage et la prise en charge de l’hypertension en soins primaires (domaines dans lesquels la France est à la peine) et à améliorer l’information du grand public et des patients sur l’hypertension. Elle préconise enfin d’imposer des limites de quantité de sel à ne pas dépasser dans l’alimentation industrielle et les cantines.
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