DANS LE CADRE du programme lancé en 2007 pour l’amélioration de la prise en charge de l’infarctus du myocarde (IdM), la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de présenter le bilan 2009 des actions en cours et à venir. Il s’agit d’une entreprise de longue haleine prévue jusqu’en 2010 et menée en coopération avec des professionnels de santé en charge de l’IdM, urgentistes, cardiologues, médecins généralistes, infirmiers… Après la rédaction des recommandations en 2007, six programmes d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) ont été mis en uvre à l’initiative des professionnels de santé : prise en charge en ambulatoire, aux urgences, par le SAMU, en cardiologie, du patient tabagique, du patient diabétique. Afin de mesurer la qualité des soins, le groupe de coopération vient ainsi de proposer trente indicateurs de pratique clinique. Parmi lesquels, citons : délais de réalisation de l’angioplastie, de la thrombolyse, taux de traitement approprié par antiagrégant plaquettaire, etc.
Trois étapes en quelques chiffres repères.
Selon le groupe de coopération, trois étapes essentielles caractérisent la prise en charge : de la douleur à la reperfusion, de la reperfusion à la sortie de l’hôpital et le suivi postinfarctus. Pour chaque étape, des priorités ont été définies avec quelques chiffres repères.
Pour la première étape, « de la douleur à la reperfusion », il est rappelé que l’appel direct du SAMU (15) est la meilleure entrée dans le parcours de soins. Un quart des patients seulement passe par le 15 avec transfert direct en cardiologie interventionnelle. Le suivi des pratiques (enquêtes, registres de pratiques…) doit se développer afin d’améliorer les taux et délais de reperfusion.
Pour la deuxième étape, « de la reperfusion à la sortie de l’hôpital », une attention particulière doit être apportée au traitement médicamenteux, en particulier chez le sujet âgé. En effet, environ 30 % des patients avec infarctus du myocarde ne bénéficieraient pas de l’ensemble des prescriptions recommandées. De même, il est important de dépister et prendre en charge les patients tabagiques et diabétiques, qui représenteraient jusqu’à 40 % de la population ayant un IdM.
Pour la troisième étape, « du suivi postinfarctus après la sortie de l’hôpital », il est nécessaire de limiter les facteurs de risque et d’optimiser en conséquence le traitement médicamenteux. Il est prouvé que la réadaptation et l’éducation thérapeutique diminuent la mortalité et les récidives.
Sur son site internet, la HAS vient de plus de créer un espace dédié à l’infarctus du myocarde. Y sont mis à disposition des professionnels de santé : les indicateurs de bonne pratique clinique, des exemples d’expériences locales (registres, enquêtes etc.), des références et liens utiles. La mise en uvre du programme doit se déployer sur la période 2009-2010. La première mesure d’impact est prévue en 2010.
www.has-sante.fr onglet thématiques infarctus du myocarde.
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