LE BLOCAGE DU SYSTÈME rénine angiotensine aldostérone (SRAA) s’est avéré très utile voire indispensable dans le traitement de l’hypertension artérielle. Il est réalisé en stoppant la sécrétion d’angiotensine II par un inhibiteur de l’enzyme de conversion ou en bloquant ses effets par un antagoniste des récepteurs AT1.
Ce système a la particularité d’être régulé par une boucle de rétrocontrôle. L’inhibition de la production ou de l’action de l’angiotensine lève cette boucle, provoquant une augmentation réactionnelle de l’activité rénine plasmatique (ARP). Les données de la littérature montrent que l’hyperactivité de la rénine contribue, par des voies d’échappement, à la génèse d’autres médiateurs. Ils peuvent entraîner une progression de la maladie et une augmentation de la morbimortalité cardiovasculaire, même si le SRAA a été bloqué, d’où l’intérêt des inhibiteurs directs de la rénine, explique le Pr Atul Pathak (Toulouse).
Aliskiren le 1er inhibiteur direct de la rénine.
L’aliskiren* est un nouveau médicament dont la particularité est de bloquer le SRAA « à la source ». En se fixant sur le site actif de la rénine, il bloque la conversion de l’angiotensinogène en angiotensinogène I et réduit les taux d’angiotensine I et II, mettant ainsi le SRAA au repos.
Chez les patients hypertendus, l’administration une fois par jour, par voie orale, d’aliskiren à des doses de 150 mg et 300 mg a entraîné des diminutions dose-dépendantes de la pression artérielle systolique et diastolique. Elles ont été maintenues sur 24 heures (bénéfice au petit matin). L’effet antihypertenseur persiste à long terme indépendamment de l’âge, du sexe, de l’indice de masse corporelle et de l’origine ethnique. Des études menées avec l’aliskiren en monothérapie ont montré des effets comparables à ceux d’autres classes dont les IEC et les ARA2.
L’évaluation de l’association de l’aliskiren avec d’autres antihypertenseurs (hydrochlorothiazide, ramipril, amlodipine, valsartan, ARA2) met en évidence une potentialisation des effets et une bonne tolérance.
L’aliskiren est indiqué, chez l’adulte, dans le traitement de l’HTA essentielle à la dose de 150 mg/j, qui peut être augmentée à 300 mg, en une prise. L’aliskiren peut être utilisé seul ou en association. Aucun ajustement de posologie initiale n’est nécessaire en cas d’insuffisance rénale ou hépatique légère à modérée, ni chez les sujets âgés.
19 es Journées européennes de la SFC.
Symposium organisé par le laboratoire Novartis.
*L’aliskiren sera prochainement commercialisé en France sous le nom de Rasilez.
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