La rétinopathie est un marqueur de haut risque cardiovasculaire (CV) dans le diabète de type 2 (DT2). Certains paramètres rétiniens permettent ainsi de dépister les patients à très haut risque.
Menée sur une cohorte écossaise (Scotland GoDarts) de patients sans antécédent, une étude a évalué si les paramètres vasculaires rétiniens dérivés de photographies de dépistage, seuls ou accompagnés d’un score de risque polygénique pour les maladies coronariennes (PRS CHD), auraient une valeur pronostique, par rapport à la détermination traditionnelle du risque CV (1).
Les photographies rétiniennes ont été analysées par une plateforme d’intelligence artificielle semi-automatisée, afin d’étudier l’association entre les paramètres vasculaires rétiniens et la survenue d’un évènement CV majeur (MACE) à 10 ans. Au total, un MACE s’est produit chez 1 017 des 5 152 personnes incluses.
La dimension et la réduction du diamètre fractal artériel, ainsi que l’augmentation de la tortuosité veineuse, ont chacune prédit indépendamment le MACE (RR = 1,11 ; IC95 [1,04-1,18] ; p = 0,002). Les paramètres rétiniens, seuls ou associés au PRS CHD, ont une valeur pronostique indépendante et incrémentielle par rapport à l’évaluation traditionnelle du risque CV dans le DT2.
Depuis de nombreuses années, on soupçonne que l’existence d’une rétinopathie diabétique constitue un marqueur de risque CV. En prévention primaire, cette prédiction du MACE est d’une importance réelle (1). Cela doit être enseigné aux diabétologues, cardiologues et généralistes, pour améliorer le dépistage, la prévention et la prise en charge précoce. Le recours à l’intelligence artificielle, et ainsi à la lecture semi-automatique du fond d’œil, s’avère prometteur face à la possibilité d’une application simplifiée et à grande échelle. La tortuosité veineuse et la dimension fractale avaient déjà été signalées récemment comme hautement prédictives de ce risque (2).
Université Grenoble-Alpes
(1) Mordi IR et al. Diabetes Care. 2022 Mar 1 ; 45(3):710-6
(2) Sandoval-Garcia E et al.Diabetologia. 2021 Oct ; 64(10):2215-27
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