EN FRANCE, l’insuffisance cardiaque touche 600 000 personnes avec plus de 100 000 nouveaux cas par an. « Et si c’était mon cur ? » est la question qu’il ne faut pas oublier de se poser, rappelle une affiche qui sera diffusée auprès des professionnels de santé et dans les hôpitaux, à partir du 7 mai.
Les principaux symptômes de l’insuffisance cardiaque, est-il expliqué au grand public, sont causés par la rétention de liquide ou par la congestion et la mauvaise circulation du sang dans le corps : essoufflement, toux, respiration sifflante, prise de poids inexpliquée sur une courte période, gonflement des chevilles, perte d’appétit, vertige, mais aussi fatigue et lassitude. L’insuffisance cardiaque survient fréquemment après une crise cardiaque, en cas d’atteinte des coronaires ou en cas d’hypertension artérielle. Elle peut également survenir chez des personnes ayant des antécédents familiaux ou une consommation excessive de tabac, d’alcool ou de drogues. D’autres affections, telles que le diabète et l’obésité, peuvent l’aggraver.
Comme dans beaucoup de pathologie, les fausses idées sont légion. L’insuffisance cardiaque n’est pas une conséquence normale du vieillissement, son évolution est prévisible et contrôlable grâce à plusieurs traitements.
La gravité de cette pathologie chronique (la mortalité est de 50 % à 5 ans à partir de l’apparition des premiers symptômes) et les enjeux de santé publique qu’elle représente en raison de son incidence croissante ont conduit les cardiologues à modifier les modalités de traitement en proposant une prise en charge éducative du patient. À la fin des années 1990, les études montraient que 40 % des insuffisants cardiaques étaient réhospitalisés en raison d’une mauvaise observance de leur traitement et d’une méconnaissance des signes d’alerte d’une décompensation.
Prise en charge en réseau.
Des expériences de prise en charge multidisciplinaire et d’éducation des patients par des réseaux hôpital-ville ont été mises en place, notamment à Nantes, pour éviter les récidives et la récurrence des séjours à l’hôpital. Les résultats sont encourageants : le taux d’hospitalisation a été divisé par trois avec une amélioration de la survie chez les patients inclus dans ce programme. Les bénéfices de cette prise en charge sont également économiques : une recherche clinique médico-économique menée auprès des patients issus du réseau nantais suivis pendant un an a permis une économie de 1 900 000, sachant que le coût du réseau est de 350 000 euros par an. Aujourd’hui, il existe plusieurs réseaux ville-hôpital comme à Paris, Lorient, Grenoble, Limoges, Saintes, Poitiers ou à l’échelle d’une région en Lorraine.
La Société française de cardiologie et la Fédération française de cardiologie proposent également un site didactique (insuffisance-cardiaque.fr) qui permet de favoriser une autoprise en charge des patients.
Une conférence-débat sur l’insuffisance cardiaque est organisée le 7 mai à l’auditorium de l’hôpital européen Georges-Pompidou à 17 heures.
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