L'hypertension artérielle (HTA) est une maladie chronique très fréquente. Elle est un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire. L'HTA est définie de manière consensuelle comme une pression artérielle supérieure ou égale à 140/90 mmHg mesurée en consultation au cabinet et persistante dans le temps.
Une fiche mémo (1) pour la prise en charge de l'HTA de l'adulte a été élaborée par la Société française de l'HTA (SFHTA) et la HAS (septembre 2016). Elle propose un outil pratique pour une prise en charge optimale des patients hypertendus. La cible de cette fiche : les médecins généralistes et tous les professionnels susceptibles de participer au dépistage et à la prise en charge.
Questions à se poser
1. S'agit-il d'une HTA permanente ?
2. Quelle est la cause possible de cette HTA ?
3. L'HTA a-t-elle déjà atteint des organes cibles : cœur, vaisseau, cerveau, rein ?
Ce qu'il faut faire
1. Rechercher les facteurs de risque et les comorbidités associées.
2. Avoir un « bon dialogue » avec le patient pour le diagnostic de l’HTA (automesure) et son traitement (choix du médicament pour efficacité et tolérance).
3. Confirmer le diagnostic d’HTA avant de débuter le traitement.
Effectuer 2 consultations à 15 jours d’intervalle pour vérifier la hausse continue de la tension artérielle (TA).
Mesurer la TA au cabinet médical et à domicile, principalement par l’automesure tensionnelle (AMT) par le patient.
Interpréter les résultats avec le patient – moyenne de 18 mesures.
Diagnostic d’HTA quand TAS ≥ 135 mmHg et/ou TAD ≥ 85 mmHg.
Traitement
Débuter le traitement si la moyenne des 18 automesures est ≥ 135/85 mmHg.
Le succès du traitement dépend de la bonne connaissance des différentes molécules antihypertensives et du dialogue engagé avec le patient (informations sur le médicament, souhait du patient quant aux horaires de prise du médicament, etc.).
La stratégie thérapeutique est élaborée en fonction de la moyenne tensionnelle et des comorbidités associées.
– Si insuffisance rénale, privilégier un bloqueur du système angiotensine.
– Si cardiopathie ischémique, privilégier un bêta-bloquant.
– Si surcharge hydrosodée, privilégier un diurétique.
– Si antécédent d’AVC, privilégier un inhibiteur calcique ou un diurétique thiazidique.
HTA légère sans comorbidités* : débuter par une monothérapie – si chiffres tensionnels non normalisés au bout d’un mois, passer à la bithérapie (intéressant en raison de la synergie médicamenteuse).
HTA plus importante et/ou avec comorbidités* : prescrire une bithérapie d’emblée.
Suivi du patient tous les mois jusqu’à la normalisation des chiffres tensionnels sans événements induits secondaires puis suivi régulier.
La référence au spécialiste est conseillée si :
HTA associée à des comorbidités cardiovasculaires et à une insuffisance
rénale ;
présence d’un syndrome d’apnée du sommeil ;
résistance au traitement (trithérapie) ;
suspicion d’éléments en faveur d’une origine secondaire de l’HTA.
Ce qu'il faut retenir
1. Favoriser l'automesure.
2. Privilégier une démarche proactive pour normaliser la PA.
3. Éviter l'inertie thérapeutique.
4. Instaurer un dialogue avec le patient.
D'après un entretien avec le Pr Jean Pierre Fauvel. Président de la Société française d'hypertension artérielle
(1) Fiche mémo, Prise en charge de l’hypertension artérielle de l’adulte, HAS et Société Française d’HTA (Septembre 2016)
* Recommandations européennes
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