PARMI LES ÉTUDES qui ont tenté de déterminer le rôle de la fréquence cardiaque sur la mortalité cardio-vasculaire et non cardio-vasculaire, la plus célèbre est l’étude de Framingham. Celle-ci a notamment démontré que le rôle de la fréquence cardiaque dans les complications cardio-vasculaires, notamment coronaires, était encore plus important chez l’hypertendu.
La relation entre fréquence cardiaque et atteinte vasculaire chez l’hypertendu peut être complexe. En effet, une tachycardie peut augmenter le stress pariétal et ainsi induire une rupture de plaque d’athérome. Mais une bradycardie peut également être délétère, puisqu’elle s’accompagne d’un accroissement de la pression veineuse centrale. Cette incertitude méritait d’être explorée, en raison des implications thérapeutiques qu’elle comporte.
P. Courand et coll. (Lyon) ont entrepris d’évaluer la valeur prédictive de la fréquence cardiaque en fonction de l’athérosclérose aortique chez des hypertendus. Dans ce travail qui a porté sur 915 sujets âgés de 43,5 ans en moyenne, la durée du suivi a été de 15 ans. Pendant cette période, 135 décès d’origine cardio-vasculaire ont été dénombrés. Le risque de décès est apparu de 1,89 (IC 95 % : 1,16-3,07) lorsque la fréquence cardiaque dépassait 84 battements par minute en cas d’athérosclérose aortique… Mais de 1,09 seulement (IC à 95 % : 0,67-1,78) en l’absence de cette athérosclérose.
Ainsi, il apparaît que l’accroissement de fréquence cardiaque est hautement prédictif de mortalité cardio-vasculaire chez l’hypertendu en cas d’athérome aortique, mais pas en son absence. Pour les auteurs, cette constatation devrait inciter à rechercher une atteinte vasculaire chez les hypertendus qui ont une tachycardie. Dans ce cas, il pourrait s’avérer bénéfique d’abaisser la fréquence cardiaque.
D’après la communication de P. Courand et coll.
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