DANS CES DEUX ÉTUDES de phase III, les auteurs ont comparé l’efficacité et l’innocuité de deux doses de dabigatran (220 et 150 mg une fois par jour) à celles de l’énoxaparine (40 mg par voie sous-cutanée), les deux études totalisant près de 5 500 patients. En ce qui concerne le critère principal qui regroupait les accidents thromboemboliques et la mortalité globale, on enregistre une incidence moindre avec le dabigatran à 220 mg mais les différences ne sont pas statistiquement significatives ; la significativité est atteinte, toujours avec la dose de 220 mg, pour le critère secondaire qui regroupe les accidents thromboemboliques et la mortalité attribuée à ces derniers (p = 0,04). Si l’on considère globalement les résultats, on n’enregistre pas d’augmentation significative des accidents hémorragiques majeurs ; en revanche, chez les sujets âgés de plus de 75 ans, l’efficacité étant comparable à celle de la population générale, on note une augmentation plus marquée des accidents hémorragiques à la dose de 220 mg, même si la différence n’est pas statistiquement significative.
Monoprise orale quotidienne.
Pour le Pr Dahl, ces études montrent qu’un inhibiteur direct de la thrombine administré en monoprise orale quotidienne est au moins aussi efficace que l’énoxaparine, une dose de 150 mg semblant être préférée chez les personnes âgées en raison d’un risque hémorragique plus nettement accru. Des précautions qui valent aussi en cas d’insuffisance rénale quand la clairance de la créatine devient inférieure à 30-50 ml/mn. Enfin les études n’ont mis en évidence aucun problème de toxicité hépatique, pas plus que la pharmacovigilance déjà disponible : une bonne nouvelle compte tenu des problèmes rencontrés par le premier inhibiteur de rénine. L’ensemble de ces résultats suggère que Pradaxa sera un candidat sérieux dans la prévention du risque thromboembolique d’origine veineuse d’autant que, dans ce domaine, l’utilisation des AVK pose des problèmes que tous les cliniciens connaissent.
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