CONSTITUANT UNE CLASSE de référence reconnue, les bétabloquants sont utilisés largement dans le traitement des pathologies cardiovasculaires. Néanmoins comme l’ont rappelé les dernières recommandations de l’European Society of Hypertension 2009, cette classe est loin d’être homogène et tous les bétabloquants ne se valent pas. Actuellement, sont particulièrement mis en avant les bétabloquants vasodilatateurs tels que le nébivolol (Nébilox) qui présente à la fois l’efficacité des premiers bétabloquants et se démarque par sa bonne tolérance.
Le nébivolol combine une action bétabloquante cardiosélective ainsi qu’une action vasodilatrice par l’intermédiaire du NO. Ces propriétés pharmacologiques originales permettent d’améliorer la dysfonction endothéliale (dont il est désormais mis en évidence qu’elle est prédictive de mortalité) particulièrement fréquente chez les sujets hypertendus ; elles expliquent son profil de tolérance. Grâce à libération de NO, l’effet vasodilatateur permet de diminuer la rigidité artérielle et d’augmenter le débit artériel. A cela doit être ajouté le profil hémodynamique du nébivolol qui se traduit par le maintien de la capacité d’effort maximal et la durée de la résistance à l’effort. L’étude GRASSI a mis en évidence une efficacité antihypertensive à 12 semaines du nébivolol identique à celle de l’aténolol avec des effets indésirables d’intensité faible à modérée, dans la majorité des cas. Le nébivolol est indiqué en première intention à la posologie de 5 mg/jour et en association lorsqu’une monothérapie est insuffisante.
L’étude SENIORS.
Le nébivolol présente également une indication dans l’insuffisance cardiaque chronique, puisqu’il a démontré dans l’étude SENIORS son efficacité sur la réduction de la morbimortalité cardio-vasculaire chez 2 000 patients âgés de plus de 70 ans et souffrant d’insuffisance cardiaque chronique stable, légère à modérée, en association aux traitements conventionnels. Cette étude a été la première à évaluer l’efficacité d’un bloquant chez des patients de la « vraie vie » c’est-à-dire rencontrés en pratique médicale courante : population âgée (76 ans en moyenne) et souffrant d’insuffisance cardiaque à fonction systolique conservée. Dans cette étude, en effet, après un suivi de vingt et un mois, le nébivolol, en addition au traitement conventionnel, a diminué de façon significative la mortalité toute cause ou les hospitalisations pour cause cardio-vasculaire avec une réduction relative du risque de 14 %. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés dans cette étude ont été la bradycardie et les étourdissements rapportés dans 11 % des cas (respectivement 2 % et 7 % sous placebo).
Symposium organisé par les Laboratoires Negma, dans le cadre des 29es Journées de l’hypertension artérielle, auxquelles participaient : P. Boutouyrie, D. Herpin, C. Thuilliez, J. Ribstein et B. Pannier.
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