POUR PRÉDIRE le risque cardiovasculaire chez les personnes âgées, un nouveau biomarqueur, l’homocystéine, serait plus efficace que le score classique de Framingham. C’est ce que montrent De Ruijter et coll. qui ont suivi une cohorte de sujets âgés à Leiden (Pays-Bas). Comme la valeur prédictive du score de Framingham diminue avec l’âge, en particulier en raison de l’hypercholestérolémie et de l’hypertension systolique, l’équipe a testé l’hypothèse selon laquelle certains biomarqueurs identifiés ces dernières années seraient plus performants.
L’étude a inclus 302 participants, 215 femmes et 87 hommes, de plus de 85 ans. Étaient exclus les sujets ayant des antécédents cardiovasculaires ou des séquelles ischémiques à l’ECG. Chaque sujet était suivi pendant 5 ans et l’étude a duré de 1997 à 2004. Les facteurs de risque classiques (sexe, pression artérielle systolique, cholestérol HDL et LDL, diabète de type 2, tabagisme, hypertrophie ventriculaire gauche à l’ECG) ainsi que le dosage plasmatique de l’homocystéine, de l’acide folique, de la CRP et de l’interleukine 6, ont été mesurés tout au long de l’étude. Pour chaque participant, le risque était ensuite calculé pour le score de Framingham. Ainsi que pour 7 modèles prédictifs, chacun étant une combinaison unique de facteurs de risque classiques et/ou de nouveaux biomarqueurs : (1) ensemble des facteurs de risque classiques, (2) homocystéine et sexe, (3) acide folique et sexe, (4) CRPV et sexe, (5) interleukine 6 et sexe, (6) homocystéine et ensemble des facteurs de risque classiques, (7) quatre biomarqueurs et le sexe.
Le plus discriminant
Au cours du suivi, 108 patients sont décédés, dont 32 % de cause cardiovasculaire. Tous les autres ont été suivis jusqu’à 90 ans sans aucun perdu de vue. Seul le modèle fondé sur l’homocystéine s’est révélé significativement plus discriminant que les autres. Pour ce modèle, la catégorie à risque élevé présentait un risque 3,4 fois plus élevé par rapport à la catégorie à faible risque (IC 95 % de 1,4 à 8,1). Il n’a pas été montré que lui associer un ou plusieurs facteurs de risque supplémentaires améliorait son pouvoir discriminant. Quant aux facteurs de risque classiques, l’étude a confirmé qu’ils ne permettaient pas de prédire la mortalité chez les personnes âgées, que ce soit avec le score de Framingham ou avec un autre modèle calibré. Le dosage de l’homocystéine pourrait être ainsi utilisé à l’avenir en pratique pour le dépistage du risque cardiovasculaire chez les personnes âgées.
BMJ 2008 ; 337 : a3083.
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