SELON une étude mise en place par le NIH (National Institute for Health) américain et publiée dans « Neurology », l’HTA constitue un facteur de risque de troubles cognitifs en l’absence de tout AVC. Des résultats qui soulignent une nouvelle fois l’intérêt de traiter précocement les sujets hypertendus.
À la base de ce travail (étude REGARDS), il y a la constatation que les sujets à risque d’AVC peuvent, même en l’absence d’AVC, avoir des troubles cognitifs.
L’étude REGARDS a été conduite sur plus de 30 000 personnes de 45 ans et plus depuis 2003. Au début de l’étude, les auteurs ont établi le risque individuel d’AVC grâce au profil de risque de Framingham qui porte sur divers facteurs de risque dont l’âge, l’HTA, le diabète et des problèmes cardiaques. L’état cognitif était évalué à l’aide d’un test à 6 items : d’une part, on demandait aux sujets d’indiquer l’année, le mois et le jour ; d’autre part, ils devaient se rappeler 3 mots cités. Ces tests ont été répétés chaque année. Le suivi a été de 4,1 ans.
Parmi ces sujets, les auteurs en ont sélectionné 24 000 qui n’avaient aucun antécédent d’AVC ou de trouble cognitif et qui n’ont pas fait d’AVC pendant l’étude. Pendant la durée de l’étude, 1 907 sujets sans AVC évident ont présenté une détérioration cognitive, qui était associée de façon significative au score de Framingham initial. Dans ce groupe, les seuls composants du score de Framingham qui étaient associés de façon indépendante a déclin cognitif étaient l’âge et l’hypertrophie ventriculaire gauche. Comme pour le risque d’AVC pour une augmentation de 10 ans de l’âge, le risque de déclin cognitif était doublé.
Mais étant donné que l’HVG peut résulter d’une HTA, les auteurs ont exclu des analyses les sujets présentant une HVG. Il est alors apparu que l’HTA était un facteur prédictif indépendant du risque de déclin cognitif : toute augmentation de 10 mmHg de la systolique augmentait le risque cognitif de 4 %.
Certes, indiquent les auteurs, les personnes qui ont présenté des troubles cognitifs ont pu avoir un AVC silencieux ou d’autres troubles affectant la circulation cérébrale. Par ailleurs, ce travail n’élimine pas d’autres causes comme une maladie d’Alzheimer.
Neurology du 8 novembre 2011.
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